ENQUETEOn a percé l’énigme du succès des «Petits meurtres d'Agatha Christie»

On a percé avec Samuel Labarthe l’énigme du succès des «Petits meurtres d'Agatha Christie»

ENQUETE« 20 Minutes » a rencontré Samuel Labarthe à Series Mania lors de la projection de l’inédit des « Petits meurtres d’Agatha Christie », diffusé ce vendredi sur France 2 et l’a cuisiné sur le triomphe de cette fiction française…
Anne Demoulin

Anne Demoulin

Une série bath au succès superbath ! Avec le retour des Petits meurtres d’Agatha Christie, France 2 a pris la tête des audiences le 31 août avec quelque 4,5 millions de fidèles devant l’épisode inédit « Drame en trois actes », soit 22 % de part d’audience, selon Médiamétrie. Pas étonnant ! Les petits meurtres d’Agatha Christie a été élue série française préférée des téléspectateurs en 2017, faisant la nique à Capitaine Marleau ou encore Joséphine ange gardien sur TF1, selon un sondage OpinionWay pour TV Magazine. Alors que France 2 diffuse ce vendredi à 21h un autre inédit, intitulé « Meurtres en soldes », 20 Minutes a mené l’enquête pour percer le mystère d’un tel triomphe.

Le suspect

Très acclamé sur le tapis rouge de Series Mania 20 Minutes l’a interrogé, nul doute que notre suspect n° 1 dans cette affaire de succès s’appelle Samuel Labarthe, qui campe le commissaire Laurence : « Pour ce personnage, on s’est inspiré de Dr House. Il est antipathique, très droit dans ses bottes, très froid, et un peu machiste ». Mais alors, pourquoi plaît-il autant ? « Au fur et à mesure de la série, les angles s’arrondissent, on remarque qu’il y a quelque chose derrière la carapace », souligne Samuel Labarthe. Et d’ajouter : « Il a assisté au suicide de son père. C’est aussi pour cela qu’il n’a jamais d’arme. Je trouve que c’est assez beau de jouer un policier qui n’a pas de revolver. »

Les complices

Ses complices ? La journaliste Alice Avril (Blandine Bellavoir) et la secrétaire Marlène Leroy (Elodie Frenck). « La série est chorale, elle ne repose pas sur une vedette, mais un trio », ajoute l’acteur franco-suisse. « Avec les autres acteurs, on forme à chaque épisode comme une troupe de théâtre », balance-t-il.

La fouille

S’il a des complices, pas question pour notre héros de s’enfermer dans un couple. « Il y a une grande vérité, c’est que les héros sont toujours seuls ! », déclare Samuel Labarthe. « Je ne sais pas si c’est quelqu’un qui pourrait vivre avec quelqu’un. C’est vraiment un héros solitaire qui aime son jazz et son whisky, et avoir de temps en temps, une relation, mais qui ne dure pas trop. Il tient à son indépendance », explique-t-il. « C’est un résistant au mariage, il a été résistant dans sa jeunesse, et il résiste encore à sa façon », rit-il encore. Mais dans l’épisode inédit de ce vendredi, « un fantôme revient dans la vie du commissaire, et ça le bouleverse un peu », reconnaît-il. Reverra-t-on ce personnage ? « Ce n’est pas prévu pour le moment, mais la porte est ouverte », révèle-t-il.

Les témoins

Depuis son lancement en 2009, le succès des Petits meurtres d’Agatha Christie ne se dément pas. Samuel Labarthe passe aux aveux : « C’est devenu un programme familial que les gens regardent, comme il y a quelques années en arrière où l’on se donnait rendez-vous devant la télé, c’est absolument hallucinant aujourd’hui ! » Et d’ajouter : « Il y a aussi bien des enfants, des ados, des parents, des grands-parents ».

Les indices

Au fil de l’interrogatoire, Samuel Labarthe détaille le mode opératoire du succès de la série de France 2. « C’est d’époque et c’est une comédie policière, ce qui rare dans le PAF », avoue-t-il. Et d’enchaîner : « L’œuvre d’Agatha Christie n’a pas pris une ride. Nombre de réalisateurs, de scénaristes s’en sont inspirés et s’en inspirent encore et ça marche. » Et d’apporter une précision de taille : « Il y a aussi l’aspect sociétal qui est insufflé comme la condition de la femme dans les années 1960, une façon intelligente de montrer un tout petit peu où on en est aujourd’hui. » Et pourquoi, ça marche encore mieux qu’avec Antoine Duléry et Marius Colucci ? « Les années 1960 sont rassurantes, parce que c’est une époque où il y avait encore des valeurs, de l’élégance, de la tenue, où la France avait encore une place à l’internationale, alors je pense que cela plaît beaucoup, notamment aux jeunes. »

Les coups de théâtre

Pas de lassitude du côté des acteurs de la série, parce que chaque épisode propose des « coups de théâtre en parallèle de l’enquête ». « Ça marche par défi ! Si on revient toujours sur les mêmes marques, ça devient un peu mécanique. Dans chaque épisode, un acteur sort du lot et se retrouve avec un petit défi d’acteur. J’ai eu le mien récemment avec Drame en trois actes, où je jouais mon double, c’était assez rigolo à faire. Ce vendredi, Blandine, se transforme en chanteuse yé-yé, avec beaucoup de bonheur… C’est la raison du succès de la série », avoue-t-il encore. Et de préciser : « On flirte avec les limites de la bande dessinée. »

La conclusion

« J’envisage l’après-Petits Meurtres », avait-il confessé dans les colonnes du Figaro. Samuel Labarthe envisage-t-il d’arrêter de jouer dans la série ? « Mes propos ont été mal interprétés, j’ai juste dit que je songeais à l’après, ce qui est normal, parce que cela fait six ans que je joue le commissaire Laurence, mais cela ne veut pas dire que je vais arrêter la série ! Et ce n’est surtout pas moi qui l’arrêterai, c’est sûr ! », défend l’acteur franco-suisse. Et de le condamner à offrir aux téléspectateurs encore de nombreux épisodes !