RATTRAPAGEComment «The Affair» est (re)devenue une grande série en saison 4

«The Affair» saison 4: Comment la série est (re)devenue incontournable (et l'égale de «Six Feet Under»?)

RATTRAPAGELa saison se clôture en beauté et en émotions mardi soir sur Canal+ Séries...
Vincent Jule

Vincent Jule

Designated Survivor, Quantico ou même True Detective, combien de séries ont fait l’événement lors de leur première saison, pour mieux tomber dans l’anonymat dès la seconde. The Affair est presque de celles-là. Lorsqu’elle débarque à la rentrée 2014, la série disponible sur Canal + en France, met tout le monde d’accord non pas par son pitch (une a priori banale tromperie), mais par son casting (Dominic West de The Wire, Joshua Jackson de Dawson, Ruth Wilson de Luther, Maura Tierney d’Urgences), son dispositif à la Rashomon (une scène, différents points de vue), et son mystère dans le temps, très proche d’un True Detective diffusé plus tôt dans l’année.

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La saison du désamour

Mais dès la saison 2, la machine se grippe, la multiplication des points de vue rencontre ses premières limites et tourne parfois à l’artifice, tandis que le mystère prend de plus en plus de place et s’englue dans des allers-retours et rebondissements à n’en plus finir. Reste les personnages et surtout leurs interprètes, tous parfaits. La saison 3 tente un renouvellement de la série et le bond dans le temps, souvent réservé aux séries en fin de vie et/ou en manque d’inspiration. C’est la saison du désamour, les auteurs ne cachent même plus leur préférence pour Noah, oui encore un mâle alpha blanc, un Homme tourmenté. Malgré le charisme de Dominic West, les spectateurs se débattent avec le personnage, et rechignent en majorité à faire le voyage avec lui - et Irène Jacob - à Paris.

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Le retour en grâce

Lorsque la saison 4 débute en juin dernier, personne ne l’attend vraiment, d’autant plus que le final de la précédente offrait une conclusion possible à Noah, et par extension à la série. La saison de trop ? Non, la saison du retour… en grâce. Avec ses couples éclatés sentimentalement et géographiquement, la série ne fait pourtant pas dans la facilité et semble juste prendre des nouvelles des personnages, dans leur nouvelle vie et leur nouvelle relation. Le calme après la tempête. Débarrassée de ses « affaires », criminelle et extraconjugale, la série se recentre sur les personnages, leurs traumas du passé, leurs désordres intérieurs, leurs craintes pour l’avenir.



Le deuil impossible

Tous les personnages, et pas seulement Noah. C’est le tour de force de cette saison, remettre Helen, Cole et Alison dans la lumière, et laisser Noah en retrait, comme si son « cas » avait été réglé en saison 3. En effet, The Affair révèle sa vraie nature cette saison, et rappelle par la même occasion que ses créateurs sont aussi à l’origine de la série En analyse. La saison 4 se fait donc plus psychologique, et surtout plus psychothérapeutique. Il n’est question que de ça, de faire le deuil du passé, d’une relation, d’une vie pour les personnages, et de la série pour les spectateurs.

Un deuil qui ne leur est d’ailleurs pas accordé, pas tout de suite. Car il s’agissait finalement du calme avant la tempête, et la saison se termine sur une surprise, à la fois terrible et banale. La prochaine saison, la dernière, est d’autant plus attendue, et pourrait faire entrer The Affair au panthéon des séries, aux côtés de Six Feet Under.