LGBTQ«Pose» de Ryan Murphy expose le New-york queer de l’ère Reagan

«Pose» de Ryan Murphy expose le New-york queer de l’ère Reagan

LGBTQLa nouvelle série de Ryan Murphy dresse le touchant portrait d’un groupe de gays et trans noirs et latinos dans le New York excessif des « golden boys »…
Anne Demoulin

Anne Demoulin

Une boule à facettes et une paire de mains qui voguent au rythme du hit Heartbeat de Taana Gardner. Dès le premier plan, Pose, diffusée ce mercredi à 22 heures sur Canal+ Series, nous embarque dans le New York queer et underground des années 1980, et plus précisément au cœur des ballrooms où est apparu le voguing. Pourquoi la nouvelle série de Ryan Murphy risque de devenir votre pause estivale préférée ?

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Le plus gros casting transgenre de l’histoire

Après Nip/Tuck, Glee ou encore American Horror Story, le scénariste et producteur Ryan Murphy célèbre à nouveau les marginaux et les laissés-pour-compte dans une série musicale en huit épisodes commandée par FX qu’il a co-créé avec Brad Falchuk et Steven Canals.

Le casting de Pose marque un grand pas dans la représentation de la communauté LGBTQ sur le petit écran. La série rassemble le plus large casting d’acteurs de la communauté LGBTQ jamais réuni dans une série — plus de 50 dans la première saison — avec notamment cinq acteurs transgenres (MJ Rodriguez, Indya Moore, Dominique Jackson, Hailie Sahar et Angelica Ross) dans des rôles réguliers.

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La découverte de la « Ball Culture »

En 1987, la Ball culture constitue le mouvement d’émancipation de la communauté LGBTQ aux États-Unis. Les ball rooms sont des lieux d’acceptation pour les queers noirs et latinos perpétuellement confronté au racisme ou à l’homophobie.

Dans ces clubs, ils pratiquent des battles de défilés parodiant les élites (hétéros et blanches) en pratiquant le voguing, cette danse qui consiste à imiter les poses des mannequins au moyen de mouvement angulaires et rigides du corps, particulièrement des bras et des jambes.

Les participants à ces concours appartiennent à des équipes baptisées « houses », terme qui fait référence au sens figuré aux maisons de couture et au sens propre à la famille de substitution qu’offraient ces maisons à ces personnes discriminées, qui partageaient souvent le même toit.

On y suit Blanca, une femme transgenre séropositive qui décide de plaquer sa mère de substitution, Elektra, pour fonder sa propre maison. Très vite, Damon (Ryan Jamaal Swain), jeune danseur homosexuel noir qui s’est fait virer de chez lui à la suite de son coming out, trouve refuge chez elle.

Ryan Murphy, qui réalise les deux premiers épisodes de la série, arrive à nous faire comprendre les rouages de cet univers fascinant et extrêmement codifié sans être trop didactique.

La critique du consumérisme américain et de Donald Trump

Angel (Indya Moore), une femme transgenre prostituée, qui ne tarde pas à rejoindre l’équipe de Blanca. Elle fréquente Stan (Evan Peters, repéré dans American Horror Story), un homme marié à Patty (Kate Mara, vue dans House of Cards) qui vient juste de faire embaucher par Matt (James Van Der Beek, l’inoubliable Dawson), un des sbires véreux et cocaïnomane au service de Donald Trump. Pendant l’ère Ronald Reagan, le futur président des Etats-Unis ne suscite aucune controverse et incarne le rêve absolu d’une société devenue ultra-consumériste.

Derrière les postures des séquences baroques et clinquantes à la RuPaul’s Drag Race, les chorégraphies disco à la Fame, les répliques bitchy façon Feud et les costumes glitter version Glow, Ryan Murphy montre des héros LGBTQ fragiles en quête d’amour et de sens, bien moins poseurs que les golden boys de Wall Street. Une pépite qui va égayer cet été !