L’utilisation de l’intelligence artificielle (IA), qui explose sur le Net, ne semble pas encore avoir convaincu tous les cinéphiles. Le monteur hongrois du film de Brady Corbet, The Brutalist, avec Adrien Brody, a pu récemment en faire le constat après avoir été critiqué pour avoir révélé que son équipe avait eu recours à l’IA dans le long métrage.

Ce dernier raconte le périple de László Tóth, un architecte hongrois emménageant aux États-Unis en 1947 pour y faire fortune après avoir survécu à l’holocauste durant la Seconde Guerre mondiale. Lors d’une interview avec Red Shark News, Dávid Jancsó a avoué avoir retravaillé des voix au moment où une lettre du personnage de la star du Pianiste à son épouse était lue à haute voix en hongrois. Le monteur a alors justifié l’usage de l’IA par la difficulté particulière de sa langue pour des locuteurs étrangers.

« Ce n’est pas si simple »

« Ma langue natale est le hongrois et je sais que c’est l’une des langues les plus difficiles à apprendre en termes de prononciation », a-t-il admis. « Même avec les origines hongroises d’Adrien (Brody), ce n’est pas si simple. C’est une langue extrêmement unique ». Par conséquent, malgré les « entraînements » reçus par les acteurs et leur « formidable travail », l’équipe du film a eu recours à Respeecher, un logiciel ukrainien qui a copié les voix des acteurs en « remplaçant des lettres ici et là » afin de « perfectionner » le rendu final pour que même des « locaux (Hongrois) ne remarquent aucune différence ».

Cette pratique divise pourtant à Hollywood, où elle a été contestée lors des grèves d’acteurs et scénaristes en 2023. Mais pour Dávid Jancsó, l’industrie devrait au contraire la célébrer. « Parler de l’IA est controversé dans le secteur, mais cela ne devrait pas être le cas », a-t-il affirmé. « Nous devrions avoir une discussion très ouverte sur les outils que l’IA peut nous fournir. Il n’y a rien dans le film qui n’ait pas été fait auparavant. Cela accélère tout simplement le processus. Nous utilisons l’IA pour travailler ces détails que nous n’avons pas eu les moyens ou le temps de filmer ».