Le garde du corps et une ex-employée d’Alain Delon racontent leurs années auprès de l’acteur
Souvenirs•La star, décédée le mois dernier à l’âge de 88 ans, a aussi marqué les esprits de ceux qui ont travaillé à ses côtés20 Minutes avec agences
D’anciens employés d’Alain Delon se sont ouverts sur leur quotidien auprès de l’acteur, décédé le 18 août dernier. L’occasion pour ses fans d’en apprendre un peu plus sur les dernières années du Samouraï, qualifié par certains de « difficile » en privé.
Si une partie du récit de son garde du corps, Daniel Broussin, et d’une ancienne employée de maison, Evelyne Bouvet, semble confirmer ces dires, ils gardent aussi un grand respect et de bons souvenirs en compagnie du comédien.
« Il avait un charisme comme on n’en fait plus »
Daniel Broussin, 71 ans, a rencontré Alain Delon en 1993, lorsque ce dernier cherchait un garde du corps. Prévenu d’emblée que la star n’était « pas facile », l’agent de sécurité se souvient encore de leur rencontre et de certains caprices de son patron. « Ce qui m’a marqué tout de suite, c’est son regard. On avait l’impression qu’en vous observant, il connaissait tout de vous. Il avait un charisme comme on n’en fait plus », a-t-il confié au Parisien.
« Quand on sortait, Delon me disait : "Qu’on ne me fasse pas chier !" En un coup d’œil, je savais si je pouvais accepter qu’on l’approche ou pas. Je faisais barrage », a-t-il ajouté. À certaines occasions, les réactions d’Alain Delon le surprenaient, comme la fois où la star a refusé de lui adresser la parole pendant un long trajet après que l’ancien garde du corps eut manqué ses appels pendant qu’il accompagnait son fils, Alain-Fabien Delon, chez le coiffeur.
Daniel Broussin, qui a assisté aux obsèques de l’acteur, l’accompagnait aussi sur les plateaux de tournage ou à certaines soirées mondaines où les exigences de son patron pouvaient mener à des situations délicates. Il évoque notamment la fois où Catherine Deneuve a dû lui céder sa place à une table.
Quant aux dernières années de l’acteur, son ancien garde du corps se souvient de son décalage total avec le « monde actuel » : « Delon ne supportait plus le monde actuel. Sa vie, c’était avant. Il n’y a plus grand-chose qui l’intéressait. Là, au moins, il n’y aura plus personne pour l’emmerder. »
Des hauts et des bas
De son côté, Evelyne Bouvet, qui a travaillé pour Alain Delon entre 2000 et 2010, l’a rencontré car il cherchait une personne « pour lui servir le thé » dans sa résidence de Douchy, dans le Loiret. La relation avec l’acteur, qu’elle appelle encore par respect « monsieur Delon », n’a pas été simple.
« J’arrivais à 9 heures. Il lui fallait sa baguette, son journal, son miel. J’avais droit à un bonjour ou pas. Cela dépendait de son humeur », a-t-elle raconté à La République du Centre. « Quand il était déjà debout, les bras croisés devant la porte de la cuisine, c’est que quelque chose n’allait pas. Je me souviens de ses espadrilles rafistolées, avec des agrafes et du Scotch… La brioche pour ses petits oiseaux, c’était son premier geste du matin. »
Là aussi, les exigences de l’acteur, dans sa demeure « tout en lambris », pouvaient surprendre, notamment son refus d’utiliser une belle vaisselle pour des invités par crainte d’en faire « trop », ses réactions face au rangement, ou son rapport particulier avec ses animaux de compagnie. Autant de raisons qui ont poussé Evelyne Bouvet à quitter cet emploi, un acte qu’elle a finalement regretté au regard des problèmes rencontrés par l’acteur avec ses enfants et Hiromi Rollin.
« J’ai du caractère. Je pensais tenir mais il n’était pas facile. Du moins, il pouvait être drôle mais cassant. Et comme j’étais impulsive, ça faisait des étincelles », a-t-elle reconnu.
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