Abus sexuelsLambert Wilson est choqué par les agressions sexuelles de l’abbé Pierre

Lambert Wilson reste « sans voix » face aux révélations sur les agressions sexuelles commises par l’abbé Pierre

Abus sexuelsL’acteur a été très proche du cofondateur d’Emmaüs qu’il a incarné dans « Hiver 54 » en 1989
Lambert Wilson « sans voix » face aux agressions sexuelles commises par l'abbé Pierre
Caroline Madjar (Cover Media)

Caroline Madjar (Cover Media)

Pour Lambert Wilson, « faire la synthèse » entre les révélations d’Emmaüs qui sont « absolument avérées » sur l’abbé Pierre et l’homme qu’il a longtemps considéré comme son « guide spirituel » est difficile.

L’acteur a incarné l’homme d’Église dans le film de 1989, Hiver 54. Plus que jouer le rôle de l’abbé Pierre, Lambert Wilson a « passé un temps fou » avec celui qui est devenu « très important dans [s]a vie ». Découvrir les agressions sexuelles que le cofondateur d’Emmaüs a commises à partir des années 1950 et jusqu’à la fin de sa vie le « laisse sans voix ».

Un demi-siècle d’abus

Depuis cet été, la fondation Emmaüs a révélé plusieurs témoignages de femmes sur la façon dont l’abbé Pierre a sexuellement abusé d’elles. Des agressions qui ont démarré dans les années 1950 et qui ont été couvertes par les anciens dirigeants de la fondation qui vient en aide aux plus démunis, mais aussi l’Eglise jusqu’au décès de l’abbé Pierre en 2007. Ces femmes, mineures et majeures au moment des faits, ont dénoncé des attouchements ou encore des fellations forcées.

« La violence et l’extrême gravité de certains de ces nouveaux témoignages ont suscité un nouveau choc au sein de ces organisations. Nous réaffirmons aujourd’hui notre soutien total aux victimes. Nous saluons leur courage et les remercions de leur confiance. Nous les croyons et nous sommes à leurs côtés », a fait savoir, dans un communiqué, la fondation Emmaüs.

Reconnaître et indemniser les victimes

En 2021, Lambert Wilson avait expliqué sur France 5 comment il avait travaillé sur le film Hiver 54 et le « lien très fort » qui s’était créé entre lui et l’abbé Pierre, parlant d’un « coup de foudre l’un pour l’autre ». Aujourd’hui, le comédien « découvre en même temps que tout le monde ce que la fondation Emmaüs publie » et a besoin de temps pour « faire le ménage avec ces informations » sur le prêtre.

« La seule chose que je pourrais dire, c’est que, pour moi, c’était quelqu’un qui était en lutte, et il le disait, avec le célibat. Il respectait l’Eglise et le célibat était compliqué, et il le formulait », a confié Lambert Wilson sur le plateau de « C à Vous ».

Depuis la publication des témoignages, Emmaüs envisage une indemnisation des victimes de l’abbé Pierre. « Il y a sûrement d’autres faits, nous nous attendons à avoir d’autres témoignages. La ligne d’écoute reste ouverte pour l’instant (et au moins) jusqu’à la fin de l’année », a fait savoir Adrien Caboche sur RTL.

Si les faits sont prescrits, la présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France, Véronique Margron, souhaite mettre en place « un processus de justice, de reconnaissance, de réparation », comme ce qui avait été fait après la publication du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise en octobre 2021.