Mariska Hargitay révèle avoir été violée lorsqu’elle avait une trentaine d’années
DRAME•La star de « New York Unité Spéciale » a pris la plume pour raconter son histoire dans « People »20 Minutes avec agences
C’est un récit fort qu’a livré Mariska Hargitay à People. Pour raconter son histoire, celle qui interprète l’enquêtrice Olivia Benson dans New York Unité Spéciale a choisi de prendre elle-même la plume et de parler à la première personne. « Un homme m’a violée lorsque j’avais une trentaine d’années. Ce n’était pas du tout sexuel. C’était de la domination et du contrôle. Un contrôle écrasant », lâche d’emblée l’actrice, désignant « un ami qui a pris une décision unilatérale », et non « un homme qui surgit d’un buisson ».
L’actrice, aujourd’hui âgée de 59 ans, évoque ensuite la « freeze response » qu’elle a adoptée contre son gré. Cette réaction naturelle de défense voit la victime s’immobiliser complètement lors d’un viol, ce qui peut être perçu comme un « non-refus » alors qu’il s’agit d’une manière de se mettre en « gel » pour supporter le choc. « J’étais terrifiée. Je ne voulais pas que cela dégénère en violence. Je sais aujourd’hui qu’il s’agissait déjà de violence sexuelle, mais j’avais peur qu’il devienne physiquement violent. Je me suis figée, une réaction courante en cas de traumatisme, lorsqu’il n’y a pas d’autre possibilité de s’échapper. J’ai quitté mon corps », ajoute la star de la série policière.
« Je n’arrivais pas à croire que c’était arrivé »
Et l’actrice a longtemps refoulé ce souvenir pour pouvoir le surmonter : « je n’arrivais pas à l’assimiler. Je n’arrivais pas à croire que c’était arrivé. Que cela ait pu se produire. Alors je l’ai supprimé. Je l’ai retiré de mon récit. »
Cette mère de trois enfants a créé une fondation destinée à aider les survivants d’abus et de violences sexuelles à guérir, Joyful Heart. Elle confie comprendre « aujourd’hui » ce qu’il lui est arrivé et « voir clairement » ce qu’elle a subi. « Je comprends la neurobiologie du traumatisme. Le traumatisme fracture notre esprit et notre mémoire. De la même manière qu’un miroir se brise (…) Maintenant, j’honore cette partie : J’ai fait ce qu’il fallait pour survivre. » L’actrice dénonce également la société qui engendre des pensées culpabilisatrices envers les victimes. « ''J’ai dû faire quelque chose pour provoquer cela". Et notre société est d’accord : "Oui, c’est vous qui l’avez provoqué". C’est faux et cela doit changer. La violence prend fin lorsque la structure du pouvoir change », poursuit l’actrice.
Notre dossier sur les violences sexuellesEt de conclure : « si vous dites à quelqu’un que vous avez survécu à un cancer, on vous célèbre. Je veux la même réaction pour les survivants d’agressions sexuelles. Je ne veux pas que la victime ait honte. La honte de l’acte appartient à l’auteur : c’est lui qui a commis l’acte odieux et honteux. »