VIDEO. « Hunters », série avec Al Pacino, est vivement critiquée pour sa description de l'Holocauste
SERIE•Le Mémorial d'Auschwitz estime que les scènes de torture fictionnelles trahissent la mémoire des victimes du nazisme20 Minutes avec agences
La nouvelle série d’Amazon Prime Video, Hunters, divise. Produit par Jordan Peele (Get Out, Us), avec un casting mené par une légende du cinéma en la personne d'Al Pacino, le programme relate la traque par des chasseurs de nazis, dans le New York des années 1970, d’anciens criminels de guerre membres du parti d’Adolf Hitler. Jusqu’ici, aucun problème, au contraire : la série était une des plus attendues sur le service de streaming en ce début d’année, d’après le Hollywood Reporter. Ce qui gêne, en revanche, c’est la manière dont sont mises en scène la torture et le massacre de prisonniers dans les camps de la mort, dans des flashbacks très choquants.
Une séquence, en particulier, d’une partie d’échecs humains, a choqué le Mémorial d’Auschwitz, qui n’a pas hésité à interpeller les créateurs de la série sur Twitter.
« Auschwitz était plein de souffrances horribles, que les survivants ont pu nous raconter. Mais inventer un faux jeu d’échecs humains pour Hunters n’est pas seulement idiot et caricatural. C’est aussi une manière de donner du pouvoir aux négationnistes. Nous honorons les victimes en préservant la précision factuelle », a écrit le mémorial sur Twitter.
Pas un documentaire
Le créateur de la série, David Weil, a voulu répondre. Lui-même petit-fils d’une survivante de l’Holocauste, il s’insurge contre l’idée selon laquelle raconter la torture et la haine avec des scènes fictionnelles servirait la cause des négationnistes.
« Bien que Hunters soit une série narrative, avec des personnages fictifs, elle est inspirée d’événements réels. Mais ce n’est pas un documentaire pour autant (…) Pour parler de la scène du duel d’échecs, oui, c’est une fictionnalisation. Pourquoi est-ce que je pensais qu’il était important de la scripter et de le placer dans la série ? Pour contrer les propos des négationnistes qui minimisent les actes des nazis. Je voulais donc montrer le sadisme le plus extrême et la violence – qui est réaliste – qui avait pu être perpétrée contre les juifs et d’autres victimes (…) Mais je ne voulais pas représenter ces actes de sadisme, de torture, ces jeux cruels tels qu’ils ont été commis », a réagi le scénariste à Variety, assurant qu’il était dans « le même camp » que le Mémorial d’Auschwitz.