Joycelyn Savage, une petite amie de R. Kelly, accuse à son tour le chanteur
ME TOO•La jeune femme de 24 ans vivait avec R. Kelly depuis ses 19 ansM. Lo.
Joycelyn Savage, une petite amie du chanteur R. Kelly l’ayant publiquement défendu, l’accuse désormais d’abus sexuels et psychologiques. Le chanteur est en prison depuis juillet pour abus sexuels dans trois États des Etats-Unis, et sera jugé en 2020 pour pédopornographie, agressions sexuelles, et kidnapping de jeunes femmes souvent mineures.
Joycelyn Savage, 24 ans, vit avec le chanteur depuis qu’elle a 19 ans. Jusqu’à récemment, elle défendait R. Kelly face aux accusations de violences sexuelles. Elle avait ainsi témoigné en sa faveur lors d’une interview en mars, et était présente lors d’une audition judiciaire du chanteur à New York, rappelle Variety. La jeune femme avait également affirmé que les déclarations de ses parents, qui estimaient que R. Kelly lui avait « lavé le cerveau », étaient fausses.
« Robert me regardait toujours de manière sexuelle »
Mais dans plusieurs posts de blogs publiés sur Patreon depuis samedi 23 novembre, la jeune femme se dit désormais « victime » et détaille l’emprise du chanteur sur sa vie. Elle y raconte leur rencontre, les débuts de leur relation, et le comportement envahissant et manipulateur de son compagnon, qu’elle appelle Robert.
«Robert me regardait toujours de manière sexuelle les premières fois qu’on s’est vus », raconte-t-elle. Joycelyn Savage a rencontré le chanteur de 52 ans en 2015 lors d’un concert. Il l’a ensuite fait venir en Californie, lui promettant de l’aider à réaliser son rêve de devenir mannequin et chanteuse. Elle raconte qu’il lui a assuré qu’il l’aiderait à devenir « comme Aaliyah », une artiste de R&B décédée en 2001 dans un accident d’avion. R. Kelly était le premier producteur d’Aaliyah, qu’il a épousée illégalement en 1994, alors qu’elle n’avait que 15 ans et lui 27.
Pas d’intimité
Joycelyn Savage affirme avoir enregistré quelques chansons dans son studio, qui n’ont « jamais vu le jour ». « Robert m’a dit tellement de mensonges, mon esprit de 19 ans a cru chacun d’entre eux », écrit-elle.
Elle raconte que, après quelques mois, Kelly lui a dit de l’appeler uniquement « maître » ou « papa » – une demande similaire à celle rapportée par plusieurs de ses victimes. « C’est devenu pire de jour en jour, il levait la voix si je ne l’appelais pas par ces deux noms. Si Robert m’appelait, je devais répondre par « Oui, papa » ou « S’il te plaît papa » il était si manipulateur. » La jeune femme évoque également une cave, dans laquelle elle ne pouvait pas rentrer. Elle ne pouvait pas téléphoner à ses parents en privé, et on lui disait parfois quoi leur dire. « Tout peut s’arrêter aujourd’hui, tu veux une carrière ? Ou tu veux vivre une vie normale ? », lui disait Kelly.
Elle raconte aussi que les nombreux assistants de Kelly, présents dans sa maison, ne lui parlaient pas mais la regardaient en permanence. « Je peux dire que je n’avais aucun type d’intimité, maintenant que j’y pense. Si je me douchais un de ses assistants se tenait près de la porte pendant que je me douchais. A ce moment je n’arrêtais pas de me demander pourquoi tout ça, est-ce qu’il pense que je vais m’enfuir ? Ou rentrer à la maison. C’est exactement ce qu’il pensait, il ne voulait pas du tout que je parte. »
Récit similaire à celui d’autres victimes
La jeune femme avait annoncé il y a deux jours avoir « quelque chose à révéler » sur Instagram, après deux ans d’absence des réseaux sociaux. Elle annonçait des choses « dont j’ai juré qu’elles ne verraient pas le jour – par NDA. Je risque ma vie pour beaucoup d’autres. » Steve Greenber, l’avocat de R. Kelly, a réagi dans un communiqué à Variety : « C’est dommage que Joycelyn cherche aujourd’hui à gagner de l’argent en exploitant sa relation amoureuse de longue date avec Robert », estime-t-il. L’avocat des parents de la jeune femme, Gerald Griggs, n’a pas répondu aux demandes de réaction, mais le magazine américain note qu’il a retweeté un article à propos du témoignage samedi après-midi.
Le récit de Joycelyn Savage est très similaire à celui des jeunes filles et des femmes qui ont accusé R. Kelly d’abus, notamment celles qui s’expriment dans le documentaire « Surviving R. Kelly », diffusé en janvier dernier. Elles l’accusent d’avoir eu des relations avec des filles de moins de 16 ans, et de s’entourer d’esclaves sexuelles.
Deux mois plus tard, Joycelyn Savage avait donné une interview à la chaîne CBS, en compagnie d’une autre petite amie de R. Kelly, Azriel Clay, 21 ans. Toutes deux avaient réfuté les allégations contre le chanteur, et Savage avait déclaré être très amoureuse. Selon une vidéo envoyée au site TMZ, les deux jeunes femmes vivaient dans l'appartement du chanteur au sein de la Trump Tower de Chicago.