Adèle Haenel «doit faire confiance à la justice» selon Christophe Castaner
VIOLENCES•Le ministre de l’Intérieur a rappelé qu’il fallait « porter plainte de façon systématique », mais a reconnu que le « choc » auquel les victimes étaient confrontées, pouvait constituer un frein20 Minutes avec AFP
L’actrice Adèle Haenel, qui dénonce des abus sexuels mais ne voit pas l’intérêt de porter plainte, « doit faire confiance à la justice », a déclaré ce jeudi Christophe Castaner qui a rappelé la nécessité de « porter plainte de façon systématique » dans de tels cas. « Il faut la rassurer parce qu’elle porte un traumatisme extrêmement violent. La police comme la justice seront à ses côtés ».
« Chaque jour, il y a 200 femmes qui viennent dans un commissariat ou une caserne que nous accompagnons. Chaque jour, il y a peut-être une femme, deux femmes, dix femmes qui sont sauvées par la police et la gendarmerie. Il arrive qu’il y ait des loupés, c’est insupportable et je les condamne, et il nous faut améliorer cela de façon permanente mais je veux lui dire à elle, qu’elle doit faire confiance à la justice », a détaillé le ministre de l’Intérieur sur Franceinfo. Dans les cas de harcèlement ou de violences sexuelles, « il faut porter plainte de façon systématique », a rappelé Christophe Castaner qui a admis que le « choc » auquel les victimes étaient confrontées, pouvait constituer un frein à une telle démarche.
Une enquête préliminaire ouverte pour « agressions sexuelles »
Avec ses accusations d’abus sexuels contre le réalisateur Christophe Ruggia, Adèle Haenel a remis en lumière les critiques récurrentes adressées à la justice depuis la vague #MeToo. « La justice nous ignore, on ignore la justice. » D’une formule lapidaire, la comédienne de 30 ans a expliqué à Mediapart pourquoi elle n’envisage pas de porter plainte contre celui qu’elle accuse d’actes qu’elle « considère clairement comme de la pédophilie et du harcèlement sexuel », entre ses 12 et 15 ans, et avec qui elle a tourné son premier film, Les Diables.
Le parquet de Paris a annoncé mercredi avoir ouvert une enquête préliminaire pour « agressions sexuelles » sur mineure de moins de 15 ans « par personne ayant autorité » et « harcèlement sexuel ». L’enquête a été confiée à l’Office central de la répression de la violence faite aux personnes.