Harry et Meghan entrent en guerre ouverte contre les tabloïds britanniques
MEDIAS•Le couple princier multiplie les plaintes contre la presse outre-Manche, une iniativie mal vue par les experts et journalistesV. J. avec AFP
Après une plainte contre le Mail on Sunday, Harry est désormais en guerre ouverte contre les tabloïds britanniques. Parmi les nouvelles procédures, l’une vise le tabloïd le plus lu, The Sun, a confirmé vendredi son propriétaire, News Group Newspaper, ainsi qu’une autre contre le Daily Mirror. Le prince avait prévenu, il ne laissera plus son épouse Meghan se faire harceler comme sa mère Diana.
« Ma plus grande peur est que l’histoire se répète »
Mardi, le prince Harry était monté au créneau pour défendre son épouse Meghan, 38 ans. Il avait annoncé sur le site Internet du couple une action en justice contre la publication d’une lettre privée par le Mail on Sunday, « illégalement, dans l’intention de détruire en omettant des paragraphes, certaines phrases et même des mots pour masquer les mensonges proférés depuis un an ». Il faisait ainsi allusion à la publication en février par le tabloïd Mail on Sunday d’une lettre de Meghan à son père Thomas Markle, vis-à-vis duquel elle a pris ses distances, et qui ne manque pas une occasion de s’épancher auprès des médias sur sa relation brisée avec sa fille.
« Ma plus grande peur est que l’histoire se répète, expliquait le prince Harry dans une lettre publiée sur son site. J’ai perdu ma mère et maintenant je vois ma femme devenir la victime des mêmes forces puissantes. » Poursuivie par des paparazzi à moto, Lady Di est décédée le 31 août 1997 dans un accident de voiture à Paris.
Un Harry très protecteur
Cette lettre du fils cadet du prince Charles, sixième dans l’ordre de succession au trône du Royaume-Uni, est « la déclaration la plus extraordinaire publiée par un membre de la famille royale », a estimé Penny Junor, autrice d’une biographie du prince Harry, citée par The Sun. « Je comprends tout à fait qu’Harry se sente protecteur vis-à-vis de sa femme et il y a eu sans aucun doute des histoires négatives au cours des neuf derniers mois qui ont dû être blessantes, mais elles n’ont pas relevé du mensonge ou de la campagne impitoyable », a-t-elle ajouté.
La presse tabloïd britannique avait pourtant d’abord accueilli à bras ouverts l’Américaine, vue comme un souffle d’air frais pour la famille royale. Mais elle n’a pas tardé à se retourner contre elle avec des articles au vitriol. Dès le début de sa relation avec l’actrice afro-américaine, le prince Harry était monté au créneau par le biais d’un communiqué au ton inhabituel envoyé par ses services en novembre 2016, dénonçant « le dénigrement en une d’un quotidien national », ainsi que « le sexisme et le racisme des réseaux sociaux ».
La « duchesse capricieuse » ?
Meghan a d’abord essuyé une série de critiques pour son comportement, après une série de démissions au sein du personnel de la maison royale, héritant du sobriquet de « duchesse capricieuse ». Et cet été, le couple a été vilipendé pour avoir, à deux occasions, utilisé des jets privés pour des vacances alors qu’ils défendent des causes environnementales.
Le duc et la duchesse de Sussex avaient aussi été étrillés dans la presse en raison du coût de la rénovation de leur logement, un cottage situé sur les terres du château de Windsor – 2,4 millions de livres (2,7 millions d’euros) aux frais du contribuable britannique. Les tabloïds n’ont en outre guère apprécié d’être tenus à l’écart de la naissance et du baptême d’Archie, le fils d’Harry et Meghan, dont des images ont été diffusées au compte-gouttes depuis sa naissance en mai dernier.
Une initiative mal vue
Selon Le Monde, experts et journalistes jugent sévèrement cette initiative devant les tribunaux. « Je ne suis pas sûr que tout le monde au Palais partage sa manière de faire », pèse Jonny Dymond, correspondant de la BBC auprès de Buckingham Palace. « Les membres de la famille royale doivent apprendre à faire la différence entre critique et harcèlement », confie Patrick Jephson, ex-secrétaire privé de Diana dans l’Observer. Brian Cathcart, professeur de journalisme à l’Université Kingston et rare soutien du couple, explique, toujours dans Le Monde, qu’Harry et Meghan veulent « montrer aux journaux qu’ils ne sont pas un magasin où on peut se servir gratuitement ».