L’année culture, vue par nos stagiaires de 3e : La «colère» légitime de #MeToo
BEST-OF 1018•De #MeToo à «La Casa de Papel» en passant par la collapsologie, l’année culture revue et commentée par nos stagiaires de 3e…Elia Pottier, sous la direction de Anne Demoulin
L'essentiel
- 20 Minutes a accueilli quelques stagiaires de 3e la semaine avant les vacances de Noël.
- Ils ont sélectionné des événements culturels marquants de l’année 2018.
- Le long-métrage Black Panther, la série La Casa de Papel, Z Event, la multiplication des héroïnes sorcières dans les séries, l’album de Bigflo et Oli, le débat autour de #MeToo et la théorie de la collapsologie ont reçu la faveur de ces jeunes.
- L’album posthume de Johnny Hallyday ou encore la querelle entre Booba et Kaaris, non.
- Chaque stagiaire a ensuite recueilli l’avis de ses camarades sur le sujet dont il était responsable…
Un mouvement mondial. Avant d’être un hashtag, MeToo est une campagne lancée en 2007 par l’activiste Tarana Burke pour dénoncer les violences sexuelles. Après la publication d’enquêtes en octobre 2017 accusant le producteur américain Harvey Weinstein d’agressions sexuelles, l’actrice américaine Alyssa Milano propose de la reprendre sous forme de hashtag pour que les femmes ayant subi des violences sexuelles et sexistes puissent se libérer en témoignant sur les réseaux sociaux. Avec #MeToo, l’année 2018 est marquée par la prise de conscience et la dénonciation massive de harcèlement, d’agressions sexuelles et de viols partout dans le monde.
« La colère des femmes par rapport à la misogynie »
Ce mouvement n’a pas échappé à la vigilance de nos stagiaires de 3e puisque trois quarts d’entre eux en avaient entendu parler avant de faire leur stage à la rédaction de 20 Minutes. Ils estiment tous que c’est une bonne chose, parce que ça libère la parole des femmes qui ont vécu cela. « Je pense que c’est bien. Moi, je suis pour, c’est un message qui explique la colère des femmes par rapport à la misogynie qu’elles subissent, c’est important de le dénoncer », confirme Hugo Buisson.
Certains regrettent que les agressions sexuelles subies par les hommes ne soient pas plus médiatisées. « Il y a beaucoup moins d’agressions sexuelles sur les hommes que sur les femmes, mais elles existent quand même, il ne faut pas les négliger, il faut en parler même si c’est normal qu’elles fassent moins de bruit », considère Gaspard Cordier. Cet avis est partagé par tous les élèves.
« Des interventions préventives dans les écoles »
Saluant le rôle moteur de la prise de parole de célébrités du monde de la culture, les jeunes attendent désormais que les gouvernements prennent plus au sérieux la gravité et l’importance de #MeToo. Ils estiment que l’action des politiques n’a pas été suffisante par rapport à l’ampleur du mouvement. « Il faudrait alourdir les peines à l’encontre des agresseurs, car ce sont des actes graves et importants. Il faudrait aussi instaurer des interventions préventives dans les écoles, les collèges, et les lycées », conseille Diane.
Les jeunes estiment qu’on peut aider les victimes en favorisant la parole. « Les femmes qui sont touchées par ces actes devraient pouvoir en parler facilement, trop de femmes gardent le silence. Ce serait bien qu’il y ait des centres où les femmes peuvent se confier en groupe avec des psychologues gratuits. Il faut que la victime se confie à une personne du même genre qu’elle, il y aurait plus de confiance », considère Ghiles. La prévention et la libération de la parole au programme des jeunes.