REPORTAGE«20 Minutes» a suivi Miss France lors d'une visite à des malades du cancer

Miss France émue lors d'une visite à des malades du cancer: «Vous n'êtes pas seules»

REPORTAGEMaëva Coucke, qui s'était engagée à parler du cancer du sein pendant son règne de Miss France, a assisté à un atelier de danse avec les patientes de l'institut Gustave Roussy...
Claire Barrois

Claire Barrois

Elle s’était engagée à médiatiser la lutte contre le cancer pendant son règne, et pas question pour Maëva Coucke de se contenter de mots. Parce qu’elle aime agir, Miss France 2018 s’est rendue, fin mai, à l’Institut Gustave Roussy, pour assister à un cours de danse réservé aux patientes. A l’écoute, impliquée, se prêtant volontiers au jeu des selfies, la jeune femme a passé une après-midi au service de malades du cancer du sein​.

« Cette cause est particulièrement importante pour moi, rappelle la jeune femme dont la mère a traversé cette épreuve. J’avais déjà fait quelques actions et récolté des fonds pour la recherche quand j’étais Miss Nord-Pas-de-Calais. » Désormais plus médiatisée, elle compte mettre son image au service des autres. « La prévention, c’est mon truc parce que c’est ce qui a aidé ma mère, explique-t-elle. Six mois, ça peut tout changer dans la maladie, donc je plaide pour les mammographies, l’auto-palpation. Quand le cancer est découvert tôt et soigné tôt, on peut éviter la chimiothérapie, l’ablation… »

Les Bonnes Fées au service des patientes

Pour agir efficacement, Miss France 2018 n’a pas eu à chercher bien loin. A sa disposition, l’association les Bonnes Fées, fondée par d’anciennes Miss France pour aider des personnes malades et sensibiliser le grand public. « C’est la première association que j’ai intégrée en tant que miss », déclare-t-elle fièrement. D’ailleurs, « trois jours après son élection, Maëva est venue à Rose Danse », se félicite Ghislaine, la prof de danse qui anime l’atelier du jour. Cette association qui permet aux femmes soignées pour un cancer de se réapproprier leur corps est financée par les Bonnes Fées, grâce à une opération conjointe avec le Printemps.

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Si l’activité sportive peut paraître, à première vue, annexe, il n’en est rien. Les approches complémentaires aux traitements sont « un vrai support thérapeutique non médicamenteux ». Pour les cancers du sein, par exemple, les chances de récidive diminuent de 24 %. A Gustave Roussy, on explique que faire du sport offre la possibilité d’être acteur de sa maladie. Ghislaine, danse thérapeute et ancienne malade l’affirme : La danse permet « la réappropriation de l’estime de soi. On lutte contre effets physiologiques et psychologiques de la maladie. » Mais, pour que ça marche, « l’activité doit être suffisamment intense, régulière et s’inscrire dans la durée. »

« Tout tourne autour de vous mesdames »

Aujourd’hui, on est là pour profiter avant tout. Avant le début du cours, Maëva Coucke fait un petit discours à l’attention des danseuses pour leur montrer qu’elle n’est pas là par hasard, ni pour faire la potiche. « Tout tourne autour de vous mesdames, rappelle-t-elle. Le cancer du sein, je l’ai vécu avec ma maman, et je voulais vous dire que vous n’êtes pas toutes seules, on est là avec vous. » Gagnée par l’émotion, la miss s’arrête net. L’occasion de passer directement à l’activité sportive.

Maëva Coucke a participé au cours de danse de Rose Danse.
Maëva Coucke a participé au cours de danse de Rose Danse. - Leroux/LesBonnesFees/SIPA

On commence par s’échauffer longuement les pieds, abîmés par les traitements. Puis on se lâche un peu, on remue la poitrine. « Ah les nichons, ils vont s’envoler là ! », rigole une patiente. « Ce qu’il en reste », plaisante une autre. Maëva Coucke, plus hésitante que les autres qui en sont déjà à leur troisième séance, s’accroche : « C’est un petit Dals en fait ! » Alors qu’elles progressent dans la chorégraphie, les apprenties danseuses, qui ont oublié depuis quelque temps que leur corps était aussi un outil de séduction, se lâchent et rayonnent. Sans miroir, elles ne s’en rendent pas compte, mais nous, si.

Au sortir de la séance, Miss France est touchée par les rencontres qu’elle a faites. « Véronique est toute seule à Paris, et je sais que c’est encore plus dur de ne pas être accompagnée physiquement, remarque Maëva Coucke. C’est important pour moi de leur montrer que quelqu’un les soutient. Je l’ai vu par ma mère, les malades ont tendance à se renfermer. Les groupes sont importants pour elles. » Et effectivement, Rose Danse a changé beaucoup de choses pour Véronique et ses amies.

« Il y a beaucoup de bienveillance »

Quand on demande à la quinquagénaire ce que ces séances de sport lui ont apporté, Véronique nous fait comprendre, entre deux sanglots, que la danse l’a sauvée de la dépression, et de la mort. « C’est un bien-être, une détente incroyable. Ça faisait longtemps que je n’avais pas été aussi détendue. Il y a beaucoup de bienveillance. » Et de louer Ghislaine, la prof qui leur communique en permanence sa joie de vivre, tout en étant très attentive aux limites de chacune. « On a parfois du mal à lever les bras, on a les mains parfois insensibles, explique Véronique. Elle nous fait dérouler toutes les articulations. On peut arriver au cours fatiguées, mais on en ressort requinquées. »

« Je suis accrochée à mes mardis. On n’a plus notre vie sociale d’avant, alors ça nous sort de chez nous, ça nous coupe de notre routine », poursuit-elle. Pour Valérie, 46 ans, cette nouvelle activité est synonyme de « plaisir et de gaîté. Avec le cancer, on savoure la vie mille fois plus. » Pour Claire, 59 ans, les soins de support comme l’acupuncture et la danse sont « une vraie chance », qu’elle savoure.

« Le parcours des malades n’est pas terminé à la fin du traitement, précise Ghislaine. On est un peu lâché dans la nature après la fin des soins, mais il faut encore se reconstruire, construire un nouveau projet de vie. Et il n’y a aucun crédit hospitalier dégagé pour ça. » Miss France, à travers les Bonnes Fées, compte bien continuer à récolter des fonds pour permettre aux patientes de mieux vivre leurs traitements. Et concernant Rose Danse, « c’est génial donc on m’y reverra ».