Saint-Laurent-du-Var : A Cap 3000, un concept « unique en France » pour que le luxe ait aussi droit à de la seconde main
UPCYCLING•Le magasin fait appel à un commissaire-priseur qui fait du « sourcing », c’est-à-dire qui repère les pièces, les achète et les transmet pour les vendreElise Martin
L'essentiel
- Depuis fin août, un nouveau magasin s’est installé dans le centre commercial Cap 3000 à Saint-Laurent-du-Var, près de Nice (Alpes-Maritimes).
- Le concept ? Vendre des pièces uniques de luxe, de seconde main pour répondre à la tendance d’économie circulaire mais aussi aux demandes des clients qui souhaitent « des sacs Gucci d’il y a trois ans », explique Catherine, la responsable de la boutique.
- A la différence d’Internet, ce n’est pas un dépôt-vente et les clients sont assurés d’avoir des produits authentiques grâce à une certification d’un commissaire-priseur.
Une « première en France », lâche fièrement Felipe Goncalves, managing director de Cap 3000, à Saint-Laurent-du-Var, près de Nice. Depuis fin août, il a mis en place un « concept store » de vente de produits de luxe de seconde main au sein du centre commercial. « L’idée était d’aller cocher la case d’économie circulaire tout en introduisant des marques comme Louis Vuitton ou Hermès à Cap 3000 », confie le créateur du projet.
Ainsi, chez Corso Collector, les clients trouvent « des pièces uniques, qui ont toutes été achetées à un moment différent par une personne différente », précise le manager. Les sacs voyageurs Keepall de Louis Vuitton ou les classiques de chez Chanel, de la maroquinerie principalement mais également des carrés Hermès, des bijoux et des ceintures des marques déjà citées et plus encore. Tout ça, à des prix « beaucoup moins chers ». Catherine, la responsable de la boutique, développe : « Quand pour un sac à main neuf, la marque le vend 7.900 euros, nous, on est à 4.400 euros par exemple. »
« Ce n’est pas un dépôt-vente »
Pour trouver ces produits, Corso Collector fait appel à un commissaire-priseur qui repère, évalue, achète mais surtout certifie l’authenticité de ceux-ci. Tous sont de seconde main mais « un sur deux est dans un état neuf », assure Felipe Goncalves. Si jamais les coins abîmés ou la teinture un peu usée ne plaisent pas aux clients, le magasin a un partenariat avec l’Atelier 23.11, qui a délocalisé son expertise de Paris pour venir sur la Côte-d’Azur et qui propose la rénovation et le bichonnage de tout ce qui est vendu par la boutique, sur demande.
« On organise également, une fois par mois, des journées expertises où les personnes peuvent venir avec leurs sacs dans l’éventualité d’être repris. Mais nous ne sommes pas un dépôt-vente et on ne fait ni reprise, ni échange, ni remboursement ». Le directeur général justifie : « C’était trop d’organisation ».
Un « très bon démarrage » en trois mois d’ouverture
« C’est accessible comparé à du neuf, commente Guillaume, 30 ans, venu en famille. Et puis, on peut venir voir, on peut toucher et c’est certifié. Ça change d’Internet même si ça reste un budget de mettre 8.900 euros dans un sac Hermès. » La responsable de la boutique assure cependant que les profils des acheteurs sont très variés et qu’en trois mois d’ouverture, c’est un très bon démarrage : « Il y en a qui font des collections, d’autres qui passent et qui ont un coup de cœur et puis certains qui sont en déprime et qui se réconfortent de cette manière. Mais on a aussi beaucoup d’hommes avec des exigences particulières. »
Le client niçois voulait, par exemple, du Yves Saint Laurent. « On n’en a plus », répond Catherine. De nouveaux produits arrivent tous les dix jours. « On a aussi un carnet avec toutes les demandes précises qu’on envoie au commissaire-priseur », montre Catherine qui évoque aussi un WhatsApp business pour suivre toutes les nouveautés sans se déplacer.
Elle ajoute : « Ce qui est le plus voulu, ce sont souvent des pièces que les marques ne font plus, qui étaient sur des défilés, ou alors, comme pour Hermès, où habituellement, les clients attendent entre 6 mois et 2 ans pour obtenir un sac. Ici, la pièce la plus rare et la plus chère, c’est justement un sac Kelly, à 36.000 euros. On a beaucoup de clients qui prennent le temps de réfléchir avant d’acheter, ce qui est normal pour le budget. Mais souvent, quand ils reviennent, une personne s’en est déjà emparée. Ce qui plaît beaucoup aussi, c’est que les produits ont du vécu et une d’histoire. » C’est sûrement la recette du succès.