EPIDEMIEPlusieurs défilés annulés à la Fashion Week de Milan à cause du coronavirus

Italie: Le coronavirus perturbe la Fashion Week de Milan et provoque l'annulation de plusieurs défilés

EPIDEMIEA 60 kilomètres de Milan se trouve la localité de Codogno, l’un des principaux foyers de l’épidémie de coronavirus qui a fait deux morts en Italie
20 Minutes avec AFP

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La progression rapide du coronavirus en Italie perturbe les défilés et sème l’anxiété chez les professionnels de la mode du monde entier rassemblés pour la Fashion Week de Milan, à une heure de route d’un des principaux foyers de l’épidémie. Pour le défilé Giorgio Armani, les mannequins défileront ce dimanche sur le podium, mais exceptionnellement sans public. Les journalistes et acheteurs pourront suivre le défilé filmé et photographié en streaming sur les réseaux sociaux.

Les nouvelles changent d’heure en heure : si le défilé Dolce & Gabbana est encore maintenu pour 14 h, celui de Laura Biagiotti est annulé. La présentation, très attendue, des collections Genius de Moncler qui devait être ouverte ce dimanche au grand public, a finalement été annulée également.

Des risques élevés de propagation du virus

A 60 kilomètres de Milan se trouve la localité de Codogno, l’un des principaux foyers de l’épidémie de coronavirus, qui a fait deux morts en Italie et poussé les autorités à mettre en quarantaine 52.000 habitants de 11 villes dans le Nord.

« Le monde entier était à Milan ces jours-ci pour la Fashion Week, on a été en contact tous les jours avec des centaines de personnes et si on repense à toutes ces interactions, ça donne le frisson ! », commente une jeune femme qui travaille au Showroom de Fendi. La Fashion Week rassemble quelque 25.000 professionnels qui repartiront dès dimanche aux quatre coins du monde, au risque de transmettre le virus s’ils ont été contaminés au fil des défilés, des cocktails et des soirées.

« Toutes les recommandations qui nous sont faites maintenant n’étaient pas à l’ordre du jour il y a encore quelques heures et beaucoup de journalistes, de photographes, d’acheteurs qui étaient à la Fashion Week sont déjà repartis ou repartent dans leur pays ou vers Paris, où commence [lundi] la semaine de la mode », observe cette employée de Fendi.

« Lorsque la nouvelle est tombée hier soir de la tenue à portes closes du défilé, on a compris que les choses devenaient sérieuses. On ne savait pas s’il fallait penser que la mesure était excessive ou nécessaire », raconte un employé d’Armani.

Un vent de panique ?

Car samedi encore, les défilés de ce temps fort du calendrier de la mode s’étaient tenus comme si de rien n’était dans la capitale lombarde. Pour montrer que la vie continue, Bottega Veneta a maintenu sa fête samedi pour célébrer la nouvelle collection mais entre deux danses, on vérifiait les dernières nouvelles sur les téléphones.

« L’alarme est en train de se transformer en alarmisme. Il faut faire attention de ne pas céder à la panique. Nos déplacements vers Paris sont maintenus et tant que la rédaction ne donne pas de directive contraire, le travail continue », commente une journaliste italienne d’un grand magazine de mode.

Les photographes agglutinés sur la petite estrade du podium du défilé Boss maintenu dimanche vivent un peu moins bien la promiscuité qui est d’habitude leur lot. « On fait attention, on respecte des règles de base d’hygiène, on évite de tousser, on sent bien que ça angoisse tout le monde », commente le photographe d’une grande agence internationale. « Alors que les rassemblements sont interdits dans la région, on se demande pourquoi les défilés qui concentrent tant de monde ne sont pas annulés », s’interroge-t-il.