Le journal britannique « The Guardian » renonce à publier ses contenus sur X, qu’il juge « toxique »
BOYCOTT•Le quotidien déplore la promotion de théories du complot et de racisme par le réseau socialO.M. avec AFP
Le journal britannique The Guardian a annoncé, mercredi 13 novembre 2024, qu’il ne publierait plus sur X (anciennement Twitter), qualifiant ce réseau social, propriété d’Elon Musk, de « plateforme médiatique toxique ».
« Nous pensons que les avantages de notre présence sur X sont désormais dépassés par les inconvénients et que les ressources pourraient être mieux utilisées pour promouvoir notre journalisme ailleurs », écrit le journal de centre-gauche dans un communiqué.
Un « contenu souvent dérangeant »
De fait, ses comptes sur le réseau social sont désormais présentés comme « archivés ». La dernière publication remonte à tôt mercredi matin. Les lecteurs sont donc invités à se rendre sur le site internet du journal ou à télécharger son application.
Le Guardian explique avoir réfléchi à quitter X « depuis un moment », en raison du « contenu souvent dérangeant promu ou trouvé sur la plateforme, y compris des théories du complot de l’extrême droite et du racisme ».
La campagne pour l’élection présidentielle américaine « n’a fait que souligner ce que nous pensions depuis longtemps : X est une plateforme médiatique toxique et son propriétaire, Elon Musk, a su utiliser son influence pour façonner le discours politique », poursuit le journal.
Derrière X, Musk, soutien inconditionnel de Trump
Elon Musk, l’homme le plus riche du monde, qui défend une vision radicale de la liberté d’expression, rejetant toute forme de censure, a racheté Twitter en 2022 pour 44 milliards de dollars, et l’a rebaptisé X.
Musk a affiché tout au long de la campagne pour l’élection présidentielle américaine un soutien sans faille à Donald Trump : il a mis son compte X personnel, suivi par près de 205 millions de personnes, au service du candidat républicain.
Il a d’ailleurs été nommé, mardi 12 novembre 2024, par le président élu à la tête d’un ministère nouvellement créé, dit « de l’efficacité gouvernementale ».
Non aux algorithmes
Les utilisateurs de X pourront toujours partager les articles du Guardian sur ce réseau social. Des contenus publiés sur X seront même parfois inclus dans des articles puisque les journalistes du quotidien pourront continuer d’utiliser ce réseau social pour rassembler des informations.
Notre dossier « The Guardian »Le Guardian souligne que son modèle économique « ne repose pas sur du contenu viral façonné pour […] les algorithmes des géants des réseaux sociaux », expliquant être essentiellement financé par sa base de lecteurs.
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