presseLe directeur du JDD attaque Valeurs actuelles aux Prud’hommes

Geoffroy Lejeune attaque Valeurs actuelles aux prud’hommes après son licenciement

presseL’actuel directeur du Journal du Dimanche, Geoffroy Lejeune, a attaqué aux prud’hommes son employeur précédent, le magazine Valeurs actuelles, pour contester son licenciement en juin 2023
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

L’actuel directeur du Journal du Dimanche, Geoffroy Lejeune, a attaqué aux prud’hommes son employeur précédent, le magazine Valeurs actuelles, pour contester son licenciement en juin 2023, a appris l’AFP auprès de son avocat. L’audience devant le Conseil des prud’hommes de Paris a eu lieu lundi et la décision sera rendue le 10 décembre.

Atteinte à la liberté de la presse ?

Le licenciement de Geoffroy Lejeune constitue une « atteinte patente » à « la liberté de la presse et l’indépendance des médias », a déclaré à l’AFP son avocat, Me Pierre-Henri Baert. Il demande « une indemnisation du préjudice » dont il n’a pas dévoilé le montant. Sollicités par l’AFP, le groupe Valmonde, propriétaire de Valeurs actuelles, et son avocate n’ont pas souhaité faire de commentaire.

Geoffroy Lejeune avait été licencié en juin 2023 par l’hebdomadaire marqué à l’extrême droite. Dans la foulée, il avait été nommé directeur de la rédaction du Journal du Dimanche (JDD), à la surprise générale. Son arrivée avait provoqué une grève inédite puis des départs massifs au sein de la rédaction du JDD.

Les grévistes craignaient une extrême droitisation de la ligne du journal, et voyaient dans la nomination de Geoffroy Lejeune la main du milliardaire ultraconservateur Vincent Bolloré. Le groupe de ce dernier, Vivendi, était alors en train d’absorber Lagardère, propriétaire du JDD. Les remous au JDD avaient provoqué un vaste débat sur l’indépendance des rédactions.

Ecarté par le président du groupe

Selon Pierre-Henri Baert, le licenciement de Geoffroy Lejeune est intervenu « dans un contexte de tension manifeste » entre lui et Valmonde, qui « cherchait un prétexte » pour l’écarter. Il a été licencié après s’être opposé à ce que le nouveau président de Valmonde, Jean-Louis Valentin, assiste à une réunion rédactionnelle fin mai 2023, selon son avocat.

Or, son client « assume clairement d’avoir demandé au représentant de l’actionnariat de quitter la rédaction », où il s’était « invité » en « violation des usages de la presse », a fait valoir Me Baert. Selon lui, le fait qu’un représentant de l’actionnaire d’un média n’assiste pas à une réunion rédactionnelle est « une garantie de la liberté de la presse et de son corollaire, l’indépendance des médias ».

« La réactivité de la réponse de Geoffroy Lejeune et sa fermeté étaient à la hauteur de l’atteinte aux libertés qui étaient en train d’être commises », ce qui « rend le licenciement nul », a argumenté le conseil du directeur du JDD. En revanche, celui-ci « conteste fermement » avoir tenu des propos injurieux lors de cet incident, a conclu son avocat.