LVMH : Quels sont les sept médias auxquels Bernard Arnault interdirait de parler ?
BOYCOTT•Le milliardaire leur reproche de chercher à « attirer de manière racoleuse un nouveau lectorat »O.M. avec AFP
La rupture semble actée : Bernard Arnault, qui est à la tête du numéro un mondial du luxe LVMH, a signifié aux cadres du groupe une « interdiction absolue de parler » à sept médias dont Mediapart, Le Canard enchaîné ou encore La Lettre, affirme mercredi 18 septembre 2024 ce dernier, qui reproduit un mail interne attribué au milliardaire.
« Notre groupe est un objet d’intérêt de premier plan pour les médias », écrit en préambule M. Arnault dans ce courrier électronique intitulé « Recommandations », daté du 17 janvier 2024 et envoyé à 16 personnes, la plupart membres du comité exécutif du groupe.
Parmi ces destinataires se trouvent sa fille Delphine Arnault, PDG de Christian Dior Couture, Chantal Gaemperle, DRH de LVMH, Jean-Jacques Guiony, directeur financier du groupe, ou encore Pietro Beccari, PDG de la maison Louis Vuitton.
« Attirer de manière racoleuse un nouveau lectorat »
« Les médias recherchent de l’information "confidentielle" venant de sources internes, en dehors des circuits de communication que nous avons mis en place, sans parler des publications orientées, la plupart du temps à caractère négatif, des lettres soi-disant confidentielles, des sites dits d’investigation qui se servent de l’attrait du public pour le luxe pour attirer de manière racoleuse un nouveau lectorat », déplore le PDG, selon le document reproduit par La Lettre.
Bernard Arnault y dit « condamner formellement tout comportement consistant à entretenir des relations avec des journalistes peu scrupuleux et leur donner des informations ou des commentaires sur la vie du groupe », rappelle « à tous l’interdiction formelle de communiquer des informations ou des commentaires sur la famille » et prévient qu’il « sera intraitable devant tout manquement à ces règles, qui marquerait pour moi un défaut de loyauté intolérable ».
Attention au risque de « faute grave »
Il demande à ses cadres « de transmettre ces recommandations aux principaux responsables de divisions, en leur indiquant clairement que tout manquement à celles-ci (et cela sera inévitablement connu) sera considéré comme une faute grave, avec les conséquences qui y sont attachées », selon La Lettre.
Toujours selon ce document, M. Arnault conclut en « joignant une liste de publications auxquelles je vous demande de respecter une interdiction absolue de parler », soit La Lettre, Glitz Paris, Miss Tweed, L’Informé, Puck (US), Mediapart, Le Canard Enchaîné ainsi que « toutes les autres lettres confidentielles ou pages du même type qui existent ou qui pourraient être créées ».
Notre dossier « Bernard Arnault »Contacté par l’AFP, LVMH n’a pas fait de commentaires mais la divulgation de ce courrier montre combien il va être difficile pour Bernard Arnault de contrôler l’intégralité des échanges de ses collaborateurs avec la presse…