VOLTE-FACELa rédaction de « Marianne » refuse le rachat par Pierre-Édouard Stérin

« Marianne » : Les membres de la rédaction refusent finalement le rachat par Pierre-Édouard Stérin

VOLTE-FACELes acquéreurs devront « assurer l’indépendance et la pérennité économique du titre »
« Ce qui apparaissait comme un engagement idéologique individuel se révèle être une entreprise partisane », a estimé la Société des rédacteurs de Marianne au sujet du rachat de leur journal par le milliardaire Pierre-Edouard Stérin.
« Ce qui apparaissait comme un engagement idéologique individuel se révèle être une entreprise partisane », a estimé la Société des rédacteurs de Marianne au sujet du rachat de leur journal par le milliardaire Pierre-Edouard Stérin. - Marianne (marianne.net) / 20 Minutes
Olivier Mimran

O.M. avec AFP

Retour à la case départ pour la rédaction de Marianne, qui s’est finalement opposée, jeudi 27 juin 2024, au rachat du magazine par le milliardaire Pierre-Édouard Stérin – qu’elle avait accepté dans un premier temps – au lendemain d’un article du Monde sur ses liens avec le Rassemblement national.

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« Ce qui apparaissait comme un engagement idéologique individuel se révèle être une entreprise partisane », a estimé, dans un communiqué, la Société des rédacteurs de Marianne, selon laquelle « la nature de l’offre de reprise s’en trouve définitivement altérée ». La rédaction s’est donc « prononcée à l’unanimité (…) contre le rachat du magazine par Pierre-Édouard Stérin ».

Indépendance éditoriale et pérennité économique

Elle demande au propriétaire du magazine, le milliardaire Daniel Kretinsky, et à son représentant Denis Olivennes de « mettre fin au processus de négociation ». La rédaction juge nécessaire « de se mettre en quête de nouveaux acquéreurs en mesure d’assurer l’indépendance éditoriale de Marianne et la pérennité économique du titre ».

« La rédaction est prête à user de tous les moyens à sa disposition pour obtenir satisfaction, dont la grève », insiste la SRM. Le 21 juin, la rédaction avait pourtant décidé – à 60,3 % – de ne pas s’opposer au rachat du titre par M. Stérin, avec lequel le groupe CMI de Daniel Kretinsky est en négociations exclusives depuis mai.

Elle estimait alors avoir obtenu « des avancées significatives » qui justifiaient, selon elle, de poursuivre les négociations sur « les garanties d’indépendance » proposées par M. Stérin, milliardaire catholique conservateur, et libéral sur le plan économique.

le Monde met le feu aux poudres

Mais mercredi, Le Monde a publié un article intitulé « Comment le milliardaire Pierre-Édouard Stérin place ses pions au RN ». Le quotidien y assure que plusieurs candidats LR-RN aux législatives sont issus de la « galaxie Stérin » en étant, notamment, liés au Fonds du bien commun, une structure philanthropique créée par le milliardaire de 50 ans à la tête du fonds d’investissement Otium Capital.

Le Monde cite aussi un autre article du magazine Challenges selon lequel M. Stérin et le numéro 2 d’Otium, François Durvye, ont racheté en novembre la propriété familiale des Le Pen à Rueil-Malmaison, via une société civile immobilière (SCI). Selon Challenges, cette propriété, où vit toujours le fondateur du RN Jean-Marie Le Pen, a été vendue 2,5 millions d’euros.

Une nouvelle offre

Parallèlement aux négociations exclusives avec M. Stérin, un challenger a fait une autre offre de reprise pour Marianne : l’entrepreneur Jean-Martial Lefranc, qui a fait carrière dans les jeux vidéo, a envoyé une nouvelle offre de 5 millions d’euros montée avec d’autres investisseurs (Philippe Corrot, cofondateur de l’entreprise d’e-commerce Mirakl, Henri de Bodinat et Joan Beaufort).

Notre dossier « Marianne »

« Pour l’heure, aucune des offres de reprise présentées ne satisfait aux critères édictés par Denis Olivennes lors de sa visite à Marianne », souligne toutefois la SRM dans son communiqué.