Presse : Menacé par un plan social, le journal « Sud Ouest » entame une nouvelle grève
COMBAT•Le PSE prévoit la suppression de 118 postes, dont une vingtaine de journalistesO.M. avec AFP
La rédaction du quotidien régional Sud Ouest, mobilisée depuis mars, a décidé d’une nouvelle grève reconductible jeudi 13 juin 2024 pour dénoncer des négociations « dans l’impasse » autour d’un plan social qui prévoit la suppression de 118 postes, dont une vingtaine de journalistes.
« L’actualité est brûlante et ne pas sortir le journal est un crève-cœur pour la rédaction. Mais après six réunions de négociation, le dialogue est dans l’impasse avec la direction, tant sur les postes à supprimer (ou sauver) que sur les perspectives pour l’entreprise », écrit mercredi 12 juin le syndicat SNJ dans un communiqué.
Des négociations dans l'impasse
La veille, la rédaction avait voté une grève reconductible à 87,3 % des 122 votes exprimés après une nouvelle réunion infructueuse avec la direction autour de ce plan de sauvegarde de l’emploi (PSE).
Dévoilé début mars, le projet de réorganisation prévoit un plan de départs volontaires concernant tous les services de l’entreprise, de la rédaction à l’imprimerie, afin de faire face à la baisse des ventes et à la hausse des coûts. Le projet inclut trois fermetures d’agences locales.
Grève et motion de défiance
La rédaction s’était déjà mise en grève une journée au moment de l’annonce de ce plan social, avant de voter, mi-mars 2024, une motion de défiance contre sa direction à 80 % des voix.
Ce PSE, « le quatrième en onze ans » selon le SNJ, est vivement critiqué par le syndicat qui y voit un projet « mortifère », réduisant l’offre rédactionnelle du titre à l’heure où la vente de journaux papier et numérique représente plus de 60 % du chiffre d’affaires.
Notre dossier « Presse »Le quotidien Sud Ouest, qui revendique 212.000 exemplaires par jour dans sept départements de Nouvelle-Aquitaine, emploie 720 salariés dont environ 250 journalistes, selon son site internet. La Sapeso, société éditrice de Sud Ouest incluant sa régie, a essuyé en 2021 une perte de 2,35 millions d’euros.