« Causette » : Le magazine féministe cherche un repreneur après avoir été placé en liquidation judiciaire
COMPTE À REBOURS•Le journal était récemment devenu un média 100 % en ligne pour « faire face à l’augmentation des coûts »O.M. avec AFP
Le glas vient-il vraiment de sonner pour le média féministe Causette, qui a été placé en liquidation judiciaire « sans poursuite d’activité » ? Peut-être pas, car le magazine en ligne « cherche un repreneur » pour « renaître au plus vite », a-t-il annoncé dans un long message sur son compte Instagram le lundi 10 juin 2024.
« Causette a été placée en liquidation judiciaire le jeudi 6 juin » par le tribunal de commerce de Paris, « sans poursuite d’activité », a indiqué dans un communiqué le média créé en 2009, confirmant une information du site L’Informé.
Une première liquidation judiciaire en 2018
« Depuis cette date, le site n’est donc plus mis à jour et le travail des salariés (es) a pris fin », poursuit-il, déplorant « une mise en veille » brutale.
« Le groupe Hildegarde », qui a racheté le titre en 2018 après sa première liquidation judiciaire, « avait déposé le bilan de Causette Média le 22 mai, espérant un redressement judiciaire » qui n’a pas été accordé, détaille le communiqué.
« Impertinence, progressisme et féminisme »
« Nous sommes persuadé (es) que Causette est indispensable dans le paysage médiatique français de par son impertinence, son progressisme, son féminisme (…) d’autant plus au moment où l’extrême droite réalise des scores historiques aux élections et s’impose toujours plus dans le champ médiatique », est-il écrit au lendemain de la large victoire du RN aux européennes et de la dissolution de l’Assemblée nationale.
« C’est pourquoi Causette va se battre pour trouver » un repreneur ou une repreneuse, « pour s’engager à ses côtés et renaître au plus vite », indique le média qui compte mettre l’ensemble de son site en libre accès « dans les prochains jours ».
Un soutien massif
De nombreuses personnalités féministes ont aussitôt témoigné leur soutien dans les commentaires du post du magazine : « Longue vie à Causette », a sobrement écrit l’actrice Céline Sallette ; « Un immense merci pour le travail dont nous avons plus que jamais besoin. Vive Causette et la presse indépendante », a ajouté la journaliste et essayiste Fiona Schmidt ; « Oh non, quelle tristesse !!!, a témoigné la comédienne Anne-Laure Gruet. J’espère que vous pourrez reprendre rapidement. On a besoin de vous lire ! »
Un déploiement en « tout numérique »
Le magazine féministe avait annoncé fin septembre devenir un média 100 % en ligne pour « faire face à l’augmentation des coûts » et au changement des habitudes de lecture.
« Le titre a pu, en huit mois, se déployer numériquement, entraînant un enthousiasme renouvelé sur son site comme sur ses réseaux sociaux », assure-t-il lundi, regrettant « d’avoir manqué de temps et de moyens pour pérenniser les choses ».
Notre dossier « Médias »Fondé en 2009 par Grégory Lassus-Debat, le magazine avait été repris en 2018 par le groupe Hildegarde, également propriétaire des publications spécialisées Le Film Français et Première.