BFMTV et RMC à vendre ? Patrick Drahi réfute, le groupe Altice n’est « pas à vendre »
mercato de la presse•Malgré d’importantes dettes, le propriétaire du groupe a écarté cette opportunité. « La cession de notre activité médias n’est aujourd’hui pas une option dans le remboursement de notre dette », a-t-il déclaréN.T. avec AFP
Le groupe Altice a du plomb dans l’aile. Cumulant près de 60 milliards d’euros de dette, le groupe de télécommunications, qui possède BFMTV et RMC, tente de revendre des actifs pour rééquilibrer ses comptes. Cependant, Patrick Drahi, propriétaire d’Altice, a tenu à couper court aux rumeurs.
Comme nous pouvons le lire dans les colonnes de Libération, l’homme d’affaires a indiqué être « ouvert à toute discussion, sur n’importe quel sujet avec n’importe quel interlocuteur. Mais la cession de notre activité médias n’est aujourd’hui pas une option dans le remboursement de notre dette ».
Rodolphe Saadé et Xavier Niel positionnés
Empêtré dans un scandale de corruption, Patrick Drahi doit rapidement trouver des solutions pour rembourser la dette d’Altice. La branche française cumule de son côté 23,8 milliards d’euros.
Devant des analystes, l’homme d’affaires a donc promis une importante réduction du poids de la dette, notamment par des cessions d’actifs non stratégiques et une réduction des investissements. Les premières pistes de cessions sont les « data centers », valorisés a minima à hauteur d’un milliard d’euros selon L’Informé.
Des candidats seraient tout de même très intéressés par l’achat de ces médias. D’après Le Figaro, Rodolphe Saadé, dirigeant de CMA CGM et propriétaire notamment de La Provence et La Tribune, se serait positionné pour le rachat le pôle médias d’Altice. Tout comme Xavier Niel, qui cherche depuis des années à acheter une antenne de télévision.
Drahi « trahi et trompé par un petit groupe d’individus »
Altice France a connu un deuxième trimestre difficile avec une baisse de son chiffre d’affaires de 2,6 % sur un an, à 2,77 milliards d’euros, ont précisé les dirigeants du groupe. Les recettes de sa petite branche médias (BFMTV, RMC…) ont baissé de 5,3 % à 89 millions d’euros, et celles de sa branche télécoms (SFR) ont reculé de 2,5 % à 2,68 milliards d’euros, en raison d’une baisse du nombre de clients.
Lundi, pour rassurer les marchés, alarmés par l’affaire autant que par le lourd endettement du groupe, l’homme d’affaires avait expliqué qu’il se sentait « trahi et trompé par un petit groupe d’individus », après l’arrestation au Portugal de son bras droit et cofondateur d’Altice, Armando Pereira.
Ce dernier a été arrêté à Lisbonne le 13 juillet et mis en examen dans le cadre d’une enquête pour corruption et blanchiment. Le patron d’Altice, qui s’exprime rarement en public, n’avait jamais encore pris la parole sur cette affaire qui éclabousse l’ensemble du groupe.
« Nous avons immédiatement suspendu une quinzaine de personnes au Portugal, en France et aux Etats-Unis », à la suite d’une enquête interne, avait-il annoncé en promettant de faire « toute la transparence » sur cette affaire.