PRESSE« C’est un numéro qui marquera l’histoire de la presse », selon Lejeune

Le « JDD » en kiosques : « C’est un numéro qui marquera l’histoire de la presse », selon Geoffroy Lejeune

PRESSELe nouveau directeur de la rédaction, dont l’arrivée à la tête du journal a provoqué le rejet unanime de la rédaction du « JDD », s’est exprimé sur Europe 1
Laure Beaudonnet

L.Be. avec AFP

Après quarante jours de grève, la première édition du Journal du Dimanche sous la houlette de Geoffroy Lejeune, journaliste d’extrême droite et ancien directeur de Valeurs actuelles, a été publiée dans la nuit de samedi à dimanche. Le nouveau directeur de la rédaction, dont l’arrivée à la tête du journal a provoqué le rejet unanime des journalistes en place, s’est exprimé sur Europe 1 (radio du groupe Lagardère, comme le JDD) pour la première fois depuis le mouvement social qui a secoué le journal dominical. Il raconte les coulisses de la sortie « miraculeuse » de ce premier numéro.

« C’était un vrai baptême du feu, explique-t-il. Il y a eu un conflit social qui a duré plusieurs semaines qui a été abondamment commenté par les médias et qui a pris fin en début de semaine. Mardi matin, je comprends que je peux commencer à travailler et c’est ce que je voulais faire depuis plusieurs semaines ». Cette première édition surprise depuis le 22 juin était jusque-là annoncée pour la mi-août. Ce premier numéro est composé de 32 pages (soit 20 de moins que la précédente), dont la une est consacrée à l’insécurité et à la justice après la mort d’un adolescent de 15 ans tué à coups de couteau le 22 juillet dans l’Eure.

Un numéro « qui rassurera les lecteurs »

« [Faire le JDD] le plus vite possible, c’était en fait ce dimanche. Puisque c’était impossible, à quelques-uns on a décidé de le faire. Ce que vous pourrez lire aujourd’hui dans les kiosques, c’est-à-dire une actualité très riche, beaucoup de choses à dire, beaucoup de travail. Quelques jours un peu particuliers et une forme de miracle, s’est-il réjoui. Une forme de miracle parce qu’on était très peu nombreux pour relancer la machine du JDD et on a vécu quelque chose qui, je pense, n’existe pas dans la presse ». Et de conclure : « On a eu très peur de ne pas réussir à boucler ce journal à temps et à la fin, ça fait un journal dont on peut être collectivement très fiers parce que déjà il rassurera les lecteurs du JDD. Ils retrouveront les grands marqueurs de ce journal et en même temps il est parfaitement dans l’actualité (…). Et je pense que c’est un numéro qui ne marquera peut-être pas l’histoire de France mais au moins l’histoire de la presse ».

Selon Les Jours, 60 journalistes ont annoncé leur souhait de quitter la rédaction du JDD. Dans un entretien à Ouest France samedi, la ministre de la Culture Rima Abdul Malak estimait qu’il « y a toutes les raisons de s’inquiéter au vu de ce qui s’était passé à Valeurs actuelles qui, rappelons-le, a été condamné pour provocation à la haine raciale » sous l’égide de M. Lejeune. Tout en rappelant que « la presse d’opinion a le droit d’exister en France, cela fait partie du pluralisme de la presse, donc on ne peut ni contraindre la liberté de la presse, ni contraindre la liberté d’entreprendre ».