Présidentielle 2022 : La société des rédacteurs de « Marianne » s’indigne d’une Une qu’elle juge trop partisane
MEDIAS•La société des rédacteurs de l'hebdomadaire voit dans le titre de Une de son prochain numéro une « atteinte inédite à son indépendance », ce que dément la direction du magazine20 Minutes avec AFP
La couverture du prochain numéro de Marianne, qui sera en kiosque jeudi, prend clairement position contre Marine Le Pen. Ce qui provoque l’indignation de la société des rédacteurs de l’hebdomadaire, qui dans un communiqué publié mardi, disait y voir une « atteinte inédite à son indépendance ». Et d’affirmer que l’actionnaire principal de l’hebdomadaire, le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, était intervenu pour modifier la Une.
Le communiqué présentait les deux couvertures en parallèle. La version prévue au départ faisait apparaître les mots « la colère » sur une photo des yeux d’Emmanuel Macron et «…ou le chaos » sur les yeux de Marine Le Pen. La version définitive, que les lecteurs verront en rayon jeudi, ne modifie pas les photos, mais le titre, qui est devenu : « Malgré la colère…. éviter le chaos ».
Selon la société des rédacteurs de Marianne, « le contenu initial de ce qui devait apparaître sur cette Une avait été établi à l’issue de deux réunions collégiales associant la direction et l’ensemble de la rédaction ». « Un consensus clair s’était dégagé pour établir une distinction factuelle entre les deux candidats sans pour autant dicter leur conduite à nos lecteurs », ajoute-t-elle.
Natacha Polony veut « ne laisser planer aucune ambiguïté »
Dans une lettre publiée mercredi sur Twitter, la directrice de la rédaction, Natacha Polony, estime quant à elle que le titre de la version finale « traduit la lecture journalistique que nous faisons de la situation politique de la France, développée dans l’éditorial du journal ».
« J’ai cependant décidé d’entendre l’ensemble des sensibilités composant l’équipe rédactionnelle, tout en étant attentive aux souhaits du groupe CMI [appartenant à Daniel Kretinsky] de ne laisser planer aucune ambiguïté quant à la position de notre hebdomadaire », précise-t-elle.