REPORTERS SANS FRONTIERESDeux journalistes egyptiens détenus après leur disparition forcée

Egypte : Deux journalistes sont en prison après leur disparition forcée

REPORTERS SANS FRONTIERESIls avaient été enlevés à leur domicile par les forces de sécurité début janvier
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Reporters sans frontières et une ONG locale tirent la sonnette d’alarme. Selon eux, deux journalistes égyptiens ont été placés en détention provisoire après avoir disparu plusieurs jours en janvier. « Il n’y a pas d’informations sûres sur leur actuel lieu de détention mais ils sont susceptibles d’être dans la prison de haute sécurité de Tora, où sont détenus beaucoup de prisonniers d’opinion », a déclaré Gamal Eid, le président du Réseau arabe pour l’information sur les droits humains.

Deux disparitions en l’espace de quelques jours

Apparus cette semaine devant la Haute Cour de sûreté de l’Etat du Caire, le photographe Hamdi al-Zaim et le rédacteur Ahmed Khalifa ont été placés en détention provisoire pour 15 jours pour « diffusion de fausses nouvelles » et « appartenance à un groupe terroriste », précise l’organisation. Les 5 et 6 janvier, ils avaient été enlevés à leur domicile respectif par les forces de sécurité.

« Ces deux disparitions forcées en l’espace de quelques jours montrent à quel point les journalistes sont traités au mépris du droit international », a ajouté Sabrina Bennoui, la responsable du bureau Moyen-Orient à RSF. Ayant présenté des symptômes de la maladie Covid-19 ces dernières semaines, Hamdi al-Zaim, depuis testé négatif, avait été placé en isolement à l’hôpital du quartier Abassiya où son diabète s’était dégradé. Déjà emprisonné en 2016 pour des accusations similaires, le photographe avait été libéré en juin 2018. Depuis cette date, il était sous contrôle judiciaire.

Trente journalistes emprisonnés en Egypte

En charge des affaires sociales pour le site d’informations Masr360, Ahmed Khalifa, lui, avait récemment écrit des articles sur des mobilisations ouvrières, dont celles protestant contre la liquidation de l’entreprise publique du Delta pour les engrais et les produits chimiques, dans le gouvernorat de Daqahliya, au nord-est du Caire.

Depuis l’arrivée à la tête de l’Etat d’Abdel Fattah al-Sissi en 2013, la répression s’étend à toute forme de dissidence, islamiste comme libérale, rognant toujours plus les libertés dans le pays le plus peuplé du monde arabe. Selon RSF, 30 journalistes sont emprisonnés en Egypte. Le pays occupe la 166e place sur 180 pays, dans le Classement de la liberté de la presse 2020 établi par l’ONG.