Affaire Estelle Mouzin : Son père, Eric Mouzin, appelle les médias à la responsabilité
VIGILANCE•Eric Mouzin rappelle que « le moteur du couple de suspects a été et est toujours aujourd’hui de semer l’horreur »20 Minutes avec AFP
C’est un appel à la responsabilité et à la modération. Le père d’Estelle Mouzin, fillette dont l’ADN partiel a été retrouvé dans la maison du tueur en série Michel Fourniret, a diffusé lundi un communiqué intitulé « Respect », dans lequel il s’adresse aux médias.
Eric Mouzin se dit « reconnaissant » envers les médias « qui ont contribué à ce que ce “dossier” ne devienne pas une affaire classée ». Mais il les invite à « relever un défi éthique », « dans le respect du souvenir de tous ces enfants victimes ».
« Plaisir à loger des descriptions morbides »
« Divulguer aujourd’hui les détails les plus cruels de leurs crimes tels qu’évoqués lors d’auditions ou transformer leurs vies en fictions quasi romanesques revient à permettre à ce couple de criminels de poursuivre son œuvre de mort », écrit Eric Mouzin dans un communiqué envoyé à l’ensemble des médias au nom de l’association Estelle, qui se bat pour faire avancer les enquêtes sur les disparitions d’enfants.
Eric Mouzin rappelle que « le moteur du couple de suspects a été et est toujours aujourd’hui de semer l’horreur » et que lors des audiences de l’époque, l’un des criminels « s’est délecté de pouvoir détruire encore plus les familles de victimes en détaillant les conditions dans lesquelles il avait commis ses crimes avec un grand plaisir à loger des descriptions morbides et traumatisantes dans leurs esprits ».
« Piège »
En 2019, Eric Mouzin confiait déjà à 20 Minutes : « Ces gens-là ne veulent faire que le mal. Ils sont capables de se mettre là-dedans, de s’accuser de quelque chose concernant Estelle juste pour me faire devenir dingue. Et je ne tomberai pas dans ce piège… »
Michel Fourniret, 78 ans, mis en examen en novembre pour « enlèvement et séquestration suivis de mort », avait fini par avouer en mars sa responsabilité dans l’affaire : « Je reconnais là un être qui n’est plus là par ma faute », avait-il déclaré à la juge.