Un syndicat de radios estime que les quotas de chansons francophones ne fonctionnent pas
RADIO•Le syndicat demande la suppression des règles introduites en 2016M. Lo.
Le Syndicat des radios indépendantes (Sirti) demande à revenir sur le système actuel de quotas de musique francophones à la radio. Le président du Sirti, Alain Liberty, s’est exprimé ce mardi lors d’un point presse. Il regrette notamment que « le système mis en place en 2016, notamment sur le plafonnement des rotations de titres, durcissant un texte de 1996, n’ait pas rempli ses promesses pour l’exposition des artistes francophones », rapporte le site professionnel Offre Media.
Dans un communiqué, le Sirti remet en cause l’utilité du durcissement des quotas de musique francophone, voté en 2016. Depuis 1996, les radios doivent diffuser un certain quota de titres francophones aux heures de grande écoute, au nom de l’exception culturelle française. En 2016, de nouvelles règles sont venues renforcer ce dispositif. Ainsi, les radios privées doivent faire tourner différentes chansons pour diversifier la programmation francophone.
Les chansons francophones « diluées »
C’est notamment ce système de rotation qui est pointé du doigt par le Sirti. Si le nombre d’artistes francophones a augmenté, la loi de 2016 n’a pas permis « plus de diversité et d’exposition des titres francophones », selon le Sirti. Selon un bilan de l’outil d’analyse des diffusions musicales Yacast, les auditeurs entendent encore moins les chansons francophones, qui sont « diluées » dans la programmation. Le Sirti estime également que les règles de 2016 « nuisent aux attentes des auditeurs », ce qui expliquerait en partie la baisse du nombre d’auditeurs. « Les radios réagissent et baissent la part de musique dans leurs programmes aux heures de grande écoute », affirme le communiqué. « Au final, ce sont des artistes moins exposés, donc avec de plus faibles rotations, qui en paient le prix. »
Pénurie de titres francophones
Par ailleurs, la production francophone ayant baissé, les quotas forcent les radios à se concentrer sur un genre en particulier : le rap, qui produit encore beaucoup de titres francophones. « Cela crée une pénurie de titres francophones pour les radios qui diffusent d’autres genres musicaux », selon le Sirti.
Le syndicat demande donc « la suppression des dispositions introduites en 2016 et plus particulièrement du plafonnement des rotations qui s’avère totalement contre productif pour les artistes francophones et contribue à la chute d’audience des radios musicales ».
Les radios demandent également « la mise en place d’une régulation sur les plateformes de musique en ligne, afin de faire rentrer ces acteurs dans l’exception culturelle française à l’image que ce que le Gouvernement souhaite faire pour les plateformes vidéo ». Depuis plusieurs années, les radios musicales sont particulièrement concurrencées par les plateformes comme Spotify ou Deezer.
Charte de la diversité
Enfin, le Sirti préconise une nouvelle définition pour la catégorie « nouveaux talents » et la mise en œuvre d’une Charte de la diversité musicale en radio « en concertation avec l’ensemble de l’industrie musicale et notamment les artistes » sous l’égide du CSA.
Le Sirty réunit 169 radios privées locales, régionales, thématiques et généralistes françaises.