Emmanuel Macron s'est exprimé sur l'immigration, le voile et le « communautarisme » dans « Valeurs actuelles »
PRESSE•L’hebdomadaire d’extrême-droite l’a interrogé sur l’immigration, le « communautarisme » et les polémiques autour du voileM.L. avec AFP
L’hebdomadaire d’extrême-droite Valeurs actuelles, publie jeudi un long entretien avec Emmanuel Macron où le président de la République s’exprime sur l’immigration, le « communautarisme » et les polémiques autour du voile.
Cette interview, qualifiée d'« échange » par l’Elysée, a été réalisée le 25 octobre dans l’avion retour de la visite du chef de l’Etat à La Réunion. La présence d’Emmanuel Macron en une de ce journal est déjà vivement critiquée sur les réseaux sociaux. Valeurs actuelles, qui revendique une ligne éditoriale conservatrice et multiplie les Unes sur l’immigration et « l’identité nationale », avait été condamné en 2015 pour « provocation à la discrimination, la haine ou la violence envers les Roms ».
aNe pas laisser le sujet aux « extrêmes »
« L’idée d’échanger avec Valeurs actuelles est la volonté de parler à tous les Français y compris dans les espaces politiques qui ne sont pas forcément les siens », explique-t-on mercredi à l’Elysée. « Quand vous êtes président de la République, c’est important de pouvoir vous adresser à tous les Français », abonde sur Franceinfo le ministre du Logement Julien Denormandie, pour qui c’est un « devoir de parler aussi d’immigration », pour ne pas laisser le sujet aux « extrêmes ».
« Manifestement il veut s’adresser à cet électorat très particulier de gens de droite, qui ont souvent tendance (…) à élever la température verbale contre l’islam voire plus », a estimé sur LCI le député LFI Alexis Corbière, qui avait lui-même accordé un entretien à l’hebdomadaire.
Voile et « communautarisme »
Dans les pages de Valeurs actuelles, le chef de l’Etat revient sur la polémique sur le voile relancée par un élu du RN le 11 octobre et qui a déchiré jusqu’à sa majorité. Il déclare également ne pas vouloir « tomber dans le piège communautarisme = islam ». Tout en condamnant la « sécession communautariste », Emmanuel Macron revendique de ne pas vouloir « parler de racisme anti-Blanc », de ne pas « rentrer dans cette dialectique » qu’il juge « mortifère ». Des termes utilisés notamment par le polémiste Eric Zemmour, plusieurs fois condamné pour « incitation à la discrimination raciale » et « provocation à la haine religieuse pour des propos sur les musulmans ».