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MEDIAS•Après l’annonce de la candidature de son compagnon Raphaël Glucksmann aux élections européennes, la journaliste avait annoncé son départ de France Inter
C.W.
«Cette décision est la mienne, en accord avec ma direction ». Ce lundi matin sur France Inter, Léa Salamé a expliqué les raisons de son retrait provisoire de la radio, et de L’Émission politique sur France 2. En fin de semaine dernière, la journaliste avait annoncé son départ, à la suite de la candidature de son compagnon Raphaël Glucksmann aux élections européennes.
« Ce n’est pas une sanction »
« Cette décision est la mienne, en accord avec ma direction. Ce n’est pas une sanction, c’est moi qui ai pris l’initiative d’en parler en toute franchise avec mes patronnes, avec lesquelles j’ai eu la chance de discuter longuement et librement, explique-t-elle. Cette décision me coûte, mais je l’assume. Certains la jugeront critiquable, voire rétrograde. On pourrait arguer que ce serait faire insulte à votre intelligence, que personne ne tient mon stylo, que j’ai toujours placé ma neutralité et mon éthique professionnelle au-dessus de tout. »
Léa Salamé revient ensuite sur les critiques justifiées qui peuvent accompagner cette décision. « On devrait aussi savoir en 2019 qu’une femme n’a pas le cerveau de son mari, et qu’elle n’a pas à attendre à la maison que son mari fasse carrière. On dira aussi que ça arrive toujours aux femmes, alors certes il y a l’exemple de mon collègue Franck Ballanger, qui s’est aussi retiré et que je salue [Franck Ballanger est marié à Roxana Maracineanu, la ministre des Sports], mais dans le journalisme comme ailleurs, pour un homme, combien de femmes ? »
« Je ne veux pas qu’on me reproche une quelconque collusion ou impartialité »
Si la journaliste reconnaît être d’accord avec ces critiques, elle apporte d’autres raisons à son retrait. « Mais alors pourquoi cette décision ? D’abord et avant tout parce que ma profession de journaliste n’a jamais été aussi attaquée, critiquée, vilipendée. Nous vivons à l’ère du soupçon, largement relayé par les réseaux sociaux et je ne veux pas prendre le risque d’être instrumentalisée pour l’abîmer davantage. Aussi parce que les périodes de campagne sont particulièrement sensibles et inflammables, je ne veux pas qu’on me reproche une quelconque collusion ou impartialité. »
« Je veux aussi protéger cette belle matinale », ajoute-t-elle. Jusqu’à son retour le 27 mai, Léa Salamé sera remplacée par la journaliste Alexandra Bensaïd.
