POLICEBFMTV s’inquiète qu’une journaliste ait pu être surveillée par la police

Rédoine Faïd: Qu’une journaliste de BFMTV ait pu être surveillée par les policiers suscite l’indignation

POLICEMarie Peyraube, qui a enquêté dès la fin août sur Rédoine Faïd, aurait été suivie par la police qui espérait mettre la main sur le fugitif. L’association de la presse judiciaire dénonce des «méthodes intrusives»…
Fabien Randanne

F.R.

Marie Peyraube, journaliste à BFMTV, préparait depuis la fin août un documentaire sur Redoine Faïd. L’enquête, diffusée le 8 octobre, retraçait le parcours du braqueur, qui a été en cavale pendant trois mois après son évasion de la prison de Réau. La reporter y fait témoigner des proches du criminel, des avocats, des policiers.

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Après que Redoine Faïd a été arrêté, début octobre, Marie Peyraube a appris, en lisant un article du Parisien, qu’elle aurait été surveillée, « avec l’accord des juges », par des policiers qui espéraient qu’elle les mettrait sur la piste du fugitif dont, pensaient les forces de l’ordre, elle aurait pu faire l’interview.

« Ce qui s'apparente à une violation de la loi sur la protection du secret des sources »

Dans un communiqué publié ce lundi, l’Association de la presse judiciaire (APJ), dont la journaliste de la chaîne d’info en continu est membre, « dénonce une nouvelle atteinte à la protection des sources » et condamne ces « méthodes intrusives ». Le communiqué souligne qu'« un journaliste ne peut en aucun cas servir de "poisson-pilote" aux magistrats et aux policiers en charge d’une enquête judiciaire. » L’APJ annonce qu’elle « s’associera à toutes les voies de recours qui pourraient être engagées contre ce qui s’apparente à une violation de la loi sur la protection du secret des sources des journalistes ».

Selon Le Monde, Marie Peyraube, n’a jamais cherché à interviewer Redoine Faïd et la direction de BFMTV a envoyé vendredi un courrier à la Direction générale de la police nationale (DGPN) et un autre au procureur de la République de Paris, François Molins, pour demander des explications. « Nous leur avons demandé des précisions sur la nature d’un tel suivi : s’agissait-il d’une géolocalisation, d’écoutes ? Combien de temps cela a-t-il duré ? Est-ce bien fini aujourd’hui ? », interroge Céline Pigalle, la directrice de la rédaction de BFMTV, citée par nos confrères.

Les services du procureur de la République de Paris ont déclaré au Monde ne pouvoir « ni confirmer ni infirmer le suivi évoqué dans l’article du Parisien, à ce stade, au vu des éléments du dossier d’instruction ». La DGPN n’a pas davantage commenté.