Étant donné que les sauterelles ont des capacités de vol limitées, elles ont développé une multitude de stratégies défensives pour se protéger des prédateurs. Les plus simples concernent l’imitation de leur environnement, la sauterelle paon (Pterochroza ocellata) ressemblant par exemple à une feuille morte. D’autres produisent des substances chimiques et des odeurs désagréables, mais peut-être que la méthode défensive la plus remarquable, et encore incomprise, implique une espèce appelée Docidocercus gigliotosi, qui vit au Panama. Les mâles quittent la nuit la sécurité relative des Aechmea pour se diriger vers la canopée à la recherche de partenaires. Ici, ils courent le risque d’être attrapés par des chauves-souris qui peuvent détecter l’emplacement des sauterelles à partir du moindre son qu’elles produisent.

Une sécurité relative

Ces insectes n’ont pas la possibilité de libérer des messagers chimiques, appelés phéromones, que d’autres membres de leur espèce pourraient détecter, car ils sont incapables de les produire. Docidocercus gigliotosi a pu dépasser ces difficultés en utilisant le mouvement et en bougeant doucement la branche sur laquelle elle est posée, entrant ainsi en contact avec les femelles des alentours. D’autres espèces ont réduit la longueur de leurs chants nuptiaux produits par stridulation, utilisant également ce mouvement de bascule comme substitut afin de ne pas être détectées par les chauves-souris. Certaines sauterelles peuvent devenir de sérieux ravageurs des cultures. La sauterelle mormone (Anabrus simplex) a été nommée ainsi après une invasion qui s’est abattue en 1848 sur Salt Lake City, dans l’Utah, menaçant d’anéantir les récoltes des mormons. Heureusement, un grand nombre de goélands sont arrivés et ont mangé la plupart de ces sauterelles.

Le saviez-vous ?

Les criquets et les grillons ne sont pas les seuls à émettre des sons en été. La grande sauterelle verte (Tettigonia viridissima) se fait remarquer chaque été en Europe par son chant caractéristique. Seuls les mâles chantent pour appeler des femelles, ce son étant produit par un processus appelé stridulation au cours duquel les ailes antérieures, ou élytres, sont frottées l’une contre l’autre.

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