Des géants menacés
ANIMAUX•Les baleines, les requins, les morses et les éléphants sont les poids lourds du règne animal. Pourtant, leur taille imposante ne les protège des menaces des hommes…Le Monde des animaux
Le grand requin blanc
Le grand requin blanc est un prédateur redoutable : il est capable de repérer une goutte de sang dans 100 litres d’eau et même une quantité plus infime à 5 km à la ronde. Pourtant, le grand requin blanc est responsable de moins de la moitié de toutes les attaques de requins qui surviennent chaque année, dont seulement quelques-unes sont fatales. Il est bâti pour chasser et est capable d’atteindre avec facilité la vitesse de 24 km/h. Lorsqu’il rattrape sa proie, ses 300 dents opèrent avec rapidité. Même si les hommes sont effrayés par le grand requin blanc, cela ne les empêche pas de le pêcher. En effet, ses dents et ses mâchoires sont particulièrement recherchées sur le marché des souvenirs et leur chair est régulièrement vendue en Asie pour la fabrication de pilules. Il y a quelques années, la population des requins blancs sauvages était estimée à 3500, mais elle s’est depuis développée sur la côte californienne.
La raie manta océanique
Tout comme la raie manta de récif, la raie manta océanique est immense, avec un large corps aplati, une longue queue fine et des nageoires pectorales colossales ressemblant à des ailes qui ondulent dans l’eau. Leur cerveau est l’un des plus grands du monde océanique, comparativement à leur taille ; les gros cerveaux étant généralement associés à des fonctions supérieures, les raies manta semblent bien loin d’être des géants simplets. Il s’agit d’une espèce migratrice qui voyage au large en suivant les courants marins à la recherche de lieux riches en plancton. La raie manta est solitaire et ne rencontre ses congénères que pour s’accoupler. Elle se nourrit de plancton, des animaux microscopiques en suspension dans l’eau. Elle ouvre sa gueule en grand et laisse passer l’eau à travers leurs branchies, filtrant ainsi le plancton. Elle avale l’équivalent de 13 % de leur poids chaque semaine. La pêche illégale et la surpêche font partie des plus grandes menaces pour les raies manta. Elles grandissent très lentement et il faut 10 à 15 ans pour qu’une raie manta de récif atteigne sa maturité sexuelle et soit capable de se reproduire. Prélever ne serait-ce qu’un seul individu peut donc avoir des conséquences terribles.
La baleine bleue
Cette baleine est appelée “bleues” car son corps apparaît turquoise lorsqu’elle s’approche de la surface. Son dos est d’un gris clair moucheté lorsqu’il sort de l’eau et elle a un évent proéminent. Le jet d’air et d’eau d’une baleine bleue peut atteindre 10 m de hauteur et peut donc être vu à grande distance. Son corps allongé combiné à ses nageoires caudales puissantes, lui permet de voyager à environ 22 km/h, voire plus vite en cas de danger. Toutefois, ses nageoires ne sont pas vraiment utilisées pour nager, elle s’en sert plutôt comme d’un gouvernail. À la différence du cachalot, la baleine bleue ne possède pas de “dents traditionnelles”. Elle possède des fanons, un système de filtre utilisé pour la capture de petits crustacés, tel le krill. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le monde sous-marin n’est pas silencieux et posséder une bonne ouïe peut faire la différence. L’audition de la baleine a ainsi évolué durant 10 millions d’années. Elle peut entendre des bruits jusqu’à 1600 km de distance.
Le grand cachalot
Le grand cachalot, tout comme les dauphins ou les orques, est un odontocète, c’est-à-dire un cétacé à dents. Il se différencie ainsi des baleines qui possèdent des fanons. Le grand cachalot, qui se trouve dans tous les océans du monde, aurait le plus gros cerveau du règne animal. Pesant 9 kg, il est environ six fois plus lourd que le cerveau humain. Bien qu’il passe des heures à près de 2000 m sous la surface, le cachalot peut souvent être observé en train de flotter. Il reste en effet à la surface pour reprendre son souffle après une grande plongée. Il produit le blanc de baleine, ou spermaceti, dans un organe situé dans la tête. On pense que cette substance fluide, qui durcit comme de la cire au froid, aide le cachalot à réguler sa flottabilité. Cela lui devient utile lorsqu’il plonge dans les profondeurs de l’océan pour se nourrir de calmars géants, où il peut retenir sa respiration pendant 90 min. Une fois qu’il a emmagasiné assez d’oxygène, le cétacé bascule vers l’avant et lève la queue pour commencer sa descente, et c’est à ce moment-là que les observateurs ont le plus de chances de le repérer.
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