L’ours à collier : une relation parfois difficile avec l’homme
ANIMAUX•Cet ours des montagnes asiatiques est vénéré au Japon mais menacé dans de nombreux autres pays, où il est victime de la chasse et du braconnage.Camille Oger pour Le Monde des Animaux
Dans les forêts d’altitude du Japon, l’ours à collier est connu de tous, respecté et craint. C’est une créature majeure du folklore local, tantôt vue comme un oncle ou un père des montagnes. D’après les croyances anciennes de la préfecture de Niigata, l’ours à collier a reçu sa marque au cou après avoir porté une amulette qui lui avait été donnée par l’esprit des montagnes, yama no kami. Dans de nombreuses régions japonaises, on ne chasse traditionnellement pas les ours à collier, croyant que les esprits des ours contrôlent le climat et qu’ils se vengeront en déclenchant des orages. À Taïwan, les ethnies les plus anciennes considèrent quant à elle les ours à collier comme des hommes ou presque, jugeant que tuer injustement un ours est synonyme de meurtre.
En Chine, l’ours à collier n’impose pas le même respect. Il est chassé depuis l’âge du bronze au moins pour sa fourrure et sa viande, et il est considéré comme un nuisible par la population rurale, bien qu’il soit légalement protégé. C’est également le cas dans de nombreux autres pays comme le Bhoutan, l’Inde ou le Pakistan, où les ours à collier s’attaquent au bétail, aux ruches et aux plantations des fermiers. La chasse peut avoir plusieurs motivations : la protection des denrées alimentaires, le sport, l’exploitation de la peau ou de la viande des animaux, mais les ours sont surtout capturés pour subir d’atroces traitements dans les fermes à bile de Chine, de Corée du Sud ou du Laos. Cette situation très préoccupante ne semble pas s’arranger malgré les efforts de nombreuses associations de protection de la nature.
Un mangeur d’hommes ?
Bien plus agressif envers les hommes que les autres ours asiatiques, l’ours à collier a gagné à travers les siècles une réputation de mangeur d’hommes. Les cas d’attaques recensés sont en effet nombreux. Au Japon, où la population a coutume de sortir en forêt pour cueillir des champignons, des châtaignes et autres pousses de bambou, ou simplement pour se promener, six attaques – dont cinq fatales – se sont succédé au cours du printemps et de l’été 2016. Dans le Cachemire, en Inde, les cas d’attaques sont en augmentation constante, à raison de plusieurs dizaines par an.
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