Qu’est-ce qu’il y a dans les bosses des chameaux ?
ANIMAUX•De nombreuses idées reçues circulent sur les habitudes alimentaires des animaux. Ces clichés sont complètement fantasmés mais ils traversent tout de même l’espace et le temps. Ces préjugés à la peau dure peuvent parfois nuire aux espèces.Camille Oger pour Le Monde des Animaux
Tous les camélidés sont admirablement bien adaptés à la vie dans les habitats arides. Le chameau de Bactriane est chez lui dans le désert de Gobi, et le dromadaire n’a aucun problème à survivre dans le Sahara ou les régions les plus désertiques du Moyen-Orient. D’après la légende, c’est grâce aux réserves d’eau qu’ils stockent dans leurs bosses, mais en réalité, celles-ci ne sont pas du tout les grands réservoirs à liquide qu’on imagine. Ce sont des montagnes de graisse qui permettent aux camélidés de survivre dans le désert, car là où il n’y a pas à boire, il n’y a pas non plus à manger. De plus, le Sahara est glacial la nuit, et le désert de Gobi est l’un des lieux les plus froids du monde en hiver. Les réserves énergétiques du chameau lui permettent ainsi de supporter des températures de 50 °C en été à -25 °C en hiver sans difficulté. Il peut parcourir 60 km par jour sans boire ni manger pendant des semaines et peut survivre 6 mois sans aucune source d’eau ou de nourriture.
Des réserves de graisse
Dans les réserves de graisse des chameaux, on trouve une très faible quantité d’eau ; leur capacité à se passer de boire durant de longues périodes vient d’autres formidables adaptations de leur organisme. Ils transpirent très peu, retiennent un maximum d’eau lorsqu’ils respirent, et sont capables d’extraire tous les nutriments et toute l’eau des aliments les plus pauvres. Ils évitent également toute déperdition d’humidité dans leurs excréments : leurs bouses sont si sèches qu’elles peuvent immédiatement servir de combustible et leur urine a la consistance d’un sirop. Quand l’eau se fait rare, ils cessent totalement de transpirer, font baisser leur métabolisme et font varier leur température corporelle. Une période d’un mois de jeûne sans aucune eau ni nourriture n’a ainsi pour eux rien d’anormal et se passe sans séquelles pour l’organisme. S’ils sont capables d’aspirer 135 litres d’eau en 10 minutes quand celle-ci est à nouveau disponible, ils n’ont en revanche jamais besoin de manger en grandes quantités.
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