Au secours de l’oryx algazelle
ANIMAUX•Quelles solutions reste-t-il quand un animal est éteint à l’état sauvage ? Le programme de réintroduction a été une véritable planche de salut pour ces natifs des prairies africaines.Le Monde des animaux
L’oryx algazelle, une antilope aux longues cornes courbées, est aujourd’hui essentiellement confiné aux prairies du Tchad, ayant disparu à l’état sauvage dans le reste de son aire historique. Autrefois répandu dans le Sahel, il a été classé comme éteint à l’état sauvage par l’UICN à cause de la destruction de son habitat et des conflits armés. Pour empêcher son extinction, des programmes de réintroduction ont été mis en place, notamment au Tchad, dans la réserve d’Ouadi Rimé-Ouadi Achim. Ce projet, coordonné par le Sahara Conservation Fund et d’autres partenaires, vise à ramener les oryx dans leur habitat d’origine après près de 50 ans d’absence.
Un acteur essentiel de l’écosystème
Tim Wacher, biologiste de la faune, participe à cette initiative et explique que la réserve, un vaste territoire de 80 000 km², abrite également d’autres espèces menacées comme la gazelle dama. L’oryx algazelle, le plus gros herbivore du Sahel, joue un rôle crucial dans cet écosystème, autrefois prospère grâce à la présence d’oryx, signe de bons pâturages. Ces animaux sont parfaitement adaptés à leur environnement semi-aride, pouvant survivre des semaines sans eau en tirant l’humidité de leur alimentation.
Reconstituer les populations
La disparition de l’oryx a été précipitée par l’invasion de son territoire par le bétail et par la guerre civile au Tchad. Toutefois, un programme de réintroduction utilisant des oryx élevés en captivité, descendants d’un groupe prélevé dans les années 1960, a redonné espoir. Ces oryx sont d’abord acclimatés à leur nouvel environnement dans des enclos, puis libérés progressivement dans la nature. Chaque réintroduction est suivie de près grâce à des colliers GPS qui permettent de surveiller leur adaptation. Les premiers résultats sont encourageants, avec la naissance de petits dans la nature, signe que ces oryx commencent à se réinstaller sur leur terre ancestrale.
L’objectif du programme est de constituer une population d’au moins 500 oryx dans la réserve au cours des cinq prochaines années, combinant réintroduction et reproduction pour assurer la pérennité de l’espèce. Ces efforts montrent que, malgré les défis, il est possible de réintroduire avec succès des espèces éteintes à l’état sauvage, contribuant ainsi à la restauration d’écosystèmes essentiels.
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