Pousser une pelote de bouse d’une certaine taille sur une distance raisonnable requiert beaucoup de force, vu qu’une petite pelote fécale peut peser environ 50 fois le poids d’un bousier. Si cela semble impressionnant, ce n’est rien en comparaison de son potentiel : le bousier est capable de soulever l’équivalent de 1141 fois son propre poids. La force de ces insectes a été testée en 2010 par le docteur Rob Knell, un chercheur de l’université Queen Mary de Londres, et par le professeur Leigh Simmons, de l’université d’Australie-Occidentale. Ils ont conclu que les insectes avaient besoin d’être forts dans le but de protéger leurs tunnels confinés des attaques d’autres bousiers cherchant à s’accoupler avec la femelle qui s’y trouve. Selon les scientifiques, plus le bousier est fort et plus il a de chance de gagner le droit de se reproduire plusieurs fois. Des combats violents peuvent donc éclater. Les insectes ont des pattes puissantes mais certains possèdent également cinq cornes sur la tête ou le thorax. Leur taille et leur nombre de cornes semblent dépendre des batailles qu’ils risquent de rencontrer, les tunneliers arborant les plus grandes, tandis que les piluliers en sont souvent dépourvus puisqu’ils travaillent “à ciel ouvert”. Fait inhabituel, ce sont les femelles qui sont les mieux équipées, avec des cornes plus grandes que celles des mâles, car elles ont besoin de creuser pour leur progéniture.

Le pro des excréments

1. Les bousiers sont coprophages, ils mangent les excréments d’autres animaux, mais ils sont plutôt sélectifs, la plupart préférant se nourrir des bouses plus nutritives des herbivores. Les adultes ne mangent plus de solide, ils compriment la matière fécale et sucent le jus qui en sort.
2. Les excréments sont vitaux pour la saison des amours. Le pilulier mâle crée des pelotes de bouse qu’il roule pour les enterrer et s’en nourrir, espérant qu’une femelle sera assez impressionnée pour se joindre à lui.
3. Après l’accouplement de deux bousiers, les œufs sont pondus dans la bouse. En émergeant, les larves apprécieront un environnement sûr et une nourriture abondante.
4. Les bousiers endocoprides vivent sur du fumier. Les tunneliers, eux, creusent à travers la bouse pour l’enterrer dans le sol.
5. « Quand le sable du désert devient trop chaud pour les pattes du bousier, il grimpe sur sa pelote de bouse humide pour se rafraîchir », explique Jochen Smolka, zoologue.

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