Les bourdons sont théoriquement incapables de voler. Vrai ou faux ?
Animaux•On a pu lire, ici et là, que le bourdon défie les lois de l’aérodynamique, et qu’il ne devrait pas être en mesure de voler. Est-ce vrai ?Camille Oger pour Le Monde des Animaux
On accuse les ailes du bourdon d’être trop petites pour son poids et de manquer de portance. En réalité, le bourdon vole très bien ! Son aisance en vol est belle à voir ; certains scientifiques comparent ses déplacements à ceux d’un nageur dans l’eau, car il est très léger en rapport à l’air et semble presque flotter. Alors, d’où vient cette étrange idée reçue ?
Des voleurs instables !
Sans doute du fait que, si l’on regarde les bourdons en ayant en tête les lois de l’aéronautique, ils ne devraient effectivement pas être capables de voler. Ils ne sont néanmoins pas les seuls : en fait, aucun insecte, à part peut-être les libellules, n’est un système assez stable pour cela. La stabilité est ce qui a permis aux machines inventées par les hommes de s’élever dans les airs, certes, mais chez les insectes, les choses sont assez différentes : le système est intrinsèquement instable, mais il est d’une réactivité et d’une efficacité extraordinaires, sans commune mesure avec les machines inventées par des ingénieurs.
Des insectes qui vibrent
Comme les abeilles, les bourdons battent des ailes environ 200 fois par seconde. Les muscles de leur thorax ne se contractent pas à chaque impulsion nerveuse, mais vibrent plutôt comme une corde de guitare. Ces mouvements leur permettent d’économiser beaucoup d’énergie et de créer un tourbillon d’air suffisant pour décoller. Une fois en vol, ils se déplacent à la vitesse de 3 m/s et sont capables de réaliser des manœuvres complexes sans difficulté. Celles-ci sont permises par une régulation extrêmement réactive, précise et locale du positionnement de chaque partie de leur corps. L’efficacité de leurs réflexes sensori-moteurs est due à des poils sensibles qui leur indiquent quelles corrections de vol effectuer ou quels gestes adopter. Ils possèdent également des cavités remplies d’air qui assurent leur équilibre en vol et qui, une fois chauffées, font un effet “montgolfière”, assurant davantage l’ascension des bourdons dans les airs.
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