Le chat égyptien, un protecteur vénéré
ANIMAUX•Dans l’Égypte ancienne, le chat est une figure vénérée sous les traits de la déesse Bastet, dont le caractère bienveillant et protecteur avec les hommes est célébré chaque année dans la ville de Bubastis.Camille Oger pour Le Monde des Animaux
Parmi toutes les civilisations connues, aucune n’a porté autant d’importance à la figure du chat que les Égyptiens. Ceux-ci vénéraient de nombreux animaux mais le chat reste le plus représenté de toute leur histoire. Avant sa domestication, d’autres félins avaient une place importante dans la mythologie égyptienne, comme le lion et la panthère. On pense que le chat est entré dans la vie quotidienne et les maisons des Égyptiens au moins au IVe millénaire avant notre ère, et il s’est rapidement répandu dans tout le royaume car en plus d’être apprécié pour sa propreté, sa douceur et sa beauté, c’était un redoutable chasseur de souris qui protégeait le blé, source de vie, mais aussi un chasseur de serpents, porteurs de mort. Le chat est donc vite devenu une figure protectrice, veillant sur la maison. Il assurait la prospérité du foyer en défendant ses ressources, et sa sécurité en chassant des créatures aussi craintes que mortelles.
Un animal domestique mais sauvage et mystérieux
Ce rôle crucial était pris très au sérieux, et le chat, localement appelé miou à l’époque, est rapidement devenu un compagnon fidèle très commun dans toutes les couches de la population. Il avait sa place chez les plus pauvres car il était capable de trouver à manger seul tout en protégeant les maigres réserves de nourriture. Chez les plus riches, la protection du foyer était moins cruciale, mais le chat avait tout de même un rôle important : c’était l’animal de compagnie préféré des femmes, et toute la maisonnée admirait son physique. Beau et joueur, il restait aussi assez sauvage et mystérieux, ce qui lui donnait un côté bien plus fascinant que le chien par exemple.
Tous ces éléments n’ont pas tardé pas à conférer au chat un statut d’animal sacré. Il avait une telle importance qu’Hérodote écrivit au Ve siècle av. J.-C. : « Si un incendie se déclare dans quelque maison égyptienne, les gens s’occupent fort peu du feu et ne songent qu’à leurs chats. Ils les entourent et les surveillent, et si par malheur l’un d’eux s’échappe et va se précipiter dans le feu, les Égyptiens sont bien affligés. Lorsqu’un chat meurt de mort naturelle, tous les habitants de la maison se coupent les sourcils. On place les chats morts dans des appartements sacrés, on les embaume et on les porte dans la ville de Bubastis. » Bubastis, à son apogée durant le Nouvel Empire, la période la plus prospère de toute l’histoire égyptienne, était connue pour son culte de la déesse Bastet depuis au moins 2890 av. J.-C. Cette divinité était représentée comme une chatte ou une femme à tête de chat. Car dès l’Égypte antique, le chat est associé à la féminité : il est fin, gracieux, délicat, et c’est une créature nocturne, donc liée à la Lune.
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