Les oiseaux de paradis : des animaux au plumage incroyable
ANIMAUX•Ornés de ce qui est sans doute le plus beau plumage de tous les groupes aviaires, les oiseaux de paradis mâles ont des apparences très diversifiées.Le Monde des animaux
Avec de nombreuses espèces vivant sur une même île dans une zone relativement restreinte, notamment en Nouvelle-Guinée (qui est le centre de leur aire de distribution), il est maintenant évident que plusieurs oiseaux de paradis d’espèces différentes se sont reproduits ensemble, donnant naissance à une progéniture hybride. Il existe un certain nombre de spécimens uniques connus de la science, mais on ne sait toujours pas s’il s’agit d’hybrides ou de membres d’espèces encore inconnues. Cette éventualité n’est pas aussi fantaisiste qu’elle puisse paraître, car les zones de la forêt tropicale où vivent ces oiseaux sont vastes et très difficiles à pénétrer. De plus, la plupart des oiseaux de paradis sont solitaires par nature, ce qui les rend difficiles à rencontrer lorsqu’ils se déplacent dans la forêt, et bien que composé de couleurs vives, leur plumage se fond très efficacement dans l’environnement assombri par la canopée des arbres, ce qui masque leur présence.
Développement et parade
Il faut parfois attendre sept ans avant que les oiseaux de paradis mâles développent leur plumage adulte. Jusqu’à ce stade, ils auront tendance à ressembler à des femelles, avec une apparence beaucoup plus discrète. Au moins huit espèces différentes se livrent au lek, qui est un système de parade nuptiale où un groupe se rassemble sur une aire de parade traditionnelle et où les femelles font leur choix parmi les mâles en parade lorsqu’elles sont à la recherche d’un compagnon.
Les fruits constituent la principale nourriture de la plupart des oiseaux de paradis, bien que certaines espèces, qui ont également tendance à être les plus solitaires, soient insectivores. Ils recherchent également le nectar des fleurs et peuvent manger de petits vertébrés. En Nouvelle-Guinée, ce groupe d’oiseaux est considéré comme un important “disperseurˮ de graines de plantes et d’arbres fruitiers, car celles-ci transitent dans leur intestin sans être digérées et sont évacuées dans leurs excréments. Afin d’éviter la concurrence, différents types d’oiseaux de paradis auront tendance à privilégier des fruits différents.
Des plumages uniques
Au tournant du XXe siècle, les oiseaux de paradis étaient soumis à une immense pression de chasse, leurs plumes étant utilisées pour décorer des chapeaux et d’autres vêtements. Ce commerce a heureusement cessé, bien qu’un petit nombre d’oiseaux soient encore chassés en Nouvelle-Guinée par des tribus locales qui utilisent leurs plumes pour des cérémonies traditionnelles.
Certains des panaches d’oiseaux de paradis ressemblent plus à des fils qu’à des plumes, comme le montre le plus petit membre du groupe, le paradisier royal (Cicinnurus regius). Lors de la parade, le mâle les lance vers l’avant, de sorte qu’ils forment une boucle devant lui, encadrant les ailes. Le paradisier du Prince Albert (Pteridophora alberti) se caractérise par ses magnifiques plumes faisant penser à des antennes. Fixées de chaque côté de sa tête à l’arrière des yeux, elles ne ressemblent en rien à des plumes normales et mesurent deux fois la longueur de l’oiseau.
Le saviez-vous ?
Les premières peaux d’oiseaux de paradis rapportées par des explorateurs en Europe au XVIe siècle n’avaient pas de pattes, enlevées par les commerçants locaux, si bien que les savants ont d’abord cru que ces oiseaux ne se posaient jamais et passaient leur vie à voler, maintenus dans les airs par leur splendide plumage. C’est pourquoi ils ont été appelés oiseaux de paradis.
Cet article vous a plu ? Retrouvez le magazine "Le Monde des Animaux" en kiosque et sur monmag.fr (versions papier et numérique, et abonnements).
Le Monde des Animaux & de la Nature est un magazine dédié à la faune et à la flore sauvages du monde entier. À travers des histoires captivantes et de sublimes photographies, le magazine offre un véritable safari visuel au cœur de la nature.
À lire aussi