Si l’on imagine communément les oiseaux volant avec aisance dans le ciel, tous ne sont pas égaux en la matière. Certains, comme les albatros (diomédéidés) et les frégates (frégatidés), sont de merveilleux planeurs. Ce sont des oiseaux de mer et pourtant ils plongent et nagent bien mal. Ils ont des difficultés à se poser sur la terre ferme sans tomber et marchent très maladroitement. Dans les airs en revanche, ils sont admirables. Ils chassent, mangent et défèquent en vol, et comme on a pu le vérifier assez récemment, ils dorment même dans les airs. Ils peuvent en effet continuer à planer en bloquant leurs ailes et en s’accordant des microsiestes d’une dizaine de secondes à chaque fois.

Des oiseaux incapables de voler

Si l’on estime que tous les ancêtres des oiseaux modernes étaient capables de voler, il existe aujourd’hui une soixantaine d’espèces d’oiseaux parfaitement inaptes au vol, appelés ratites. Elles étaient jusqu’à récemment plus nombreuses, mais beaucoup d’entre elles se sont éteintes à l’époque moderne, éradiquées par l’homme ou les différents prédateurs qu’il a introduits dans des régions jusque-là isolées, notamment sur l’île Maurice dans le célèbre cas du dodo (Raphus cucullatus). Elles peuvent avoir développé des adaptations différentes selon leur environnement de prédilection et s’être spécialisées pour la vie sur terre ou dans l’eau. Les oiseaux coureurs, qui ont privilégié au fil de leur évolution les déplacements terrestres, ne possèdent pas de bréchet, l’os situé au niveau du sternum sur lequel sont fixés les puissants muscles du vol. Leurs ailes sont atrophiées et ils possèdent généralement des pattes puissantes, comme l’autruche d’Afrique (Struthio camelus), le plus grand oiseau actuel, d’une hauteur de 2,75 m, capable de sprinter à 70 km/h grâce à ses imposants membres inférieurs.

Le cas des manchots

Les sphénisciformes, c’est-à-dire les manchots et les gorfous, qui vivent tous dans l’hémisphère Sud, ont quant à eux évolué pour devenir de fabuleux nageurs ; leurs ailes sont devenues des nageoires pour “voler” sous la surface de l’océan. Les manchots empereurs et les manchots royaux peuvent plonger à plus de 500 m afin d’attraper des poissons, des céphalopodes et du krill, mais sont incapables de voler et assez maladroits sur la terre ferme.

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