« Sexistes », « inélégants » mais pas diffamatoires… Bégaudeau relaxé pour ses propos à l’encontre de Ludivine Bantigny
jugement•L’écrivain avait affirmé que « tous les auteurs de la Fabrique étaient passés sur » l’historienne20 Minutes avec AFP
Un « gag » selon l’auteur. Une « souillure » pour la victime. Le tribunal correctionnel de Paris devait se prononcer ce lundi sur la plainte déposée par l’historienne Ludivine Bantigny à l’encontre de l’écrivain François Bégaudeau. En cause, des propos que ce dernier avait écrit sur un site Internet et qu’elle jugeait diffamatoires. La justice a finalement relaxé l’écrivain tout en estimant qu’il avait tenu à l’encontre de l’historienne Ludivine Bantigny des propos « indéniablement empreints de sexisme ».
Les propos en question sont contenus dans deux phrases écrites par François Bégaudeau sur le forum de son site Internet en 2020 : « Dans le milieu radical parisien, Ludivine est connue pour être jamais la dernière. Tous les auteurs de La Fabrique lui sont passés dessus, même [Geoffroy de] Lagasnerie ». Quatre ans plus tard, au tribunal, l’écrivain plaidait le « gag » et la simple « faute de goût ».
Une « affirmation inélégante »
De son côté, Ludivine Bantigny expliquait qu’elle avait ressenti « une souillure » à l’idée d’être considérée comme « un paillasson sur lequel les hommes passent ».
Le tribunal y a vu une « affirmation inélégante (…) sur un registre obscène ». « François Bégaudeau cherche à rabaisser Ludivine Bantigny, en tant que femme, au regard de sa disponibilité sexuelle exacerbée » et la plaignante « a pu légitimement être offensée par ces propos, indéniablement empreints de sexisme », lit-on dans le jugement.
Cependant, « faute de renvoyer à un fait précis, les propos incriminés ne revêtent pas les caractéristiques de la diffamation », a tranché la 17e chambre correctionnelle. Les deux plaignantes, Ludivine Bantigny et l’association féministe Chiennes de garde, ont été déboutées.
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