« Le Couteau » : L’écrivain Salman Rushdie va publier le récit de l’attaque qui lui a coûté un œil
LIBERTÉ D’EXPRESSION•L’auteur fait l’objet d’une fatwa depuis la parution de ses « Versets sataniques », en 1988O.M.
«La violence ne doit pas nous dissuader », avait clamé Salman Rushdie en mai 2023, lors de sa première réapparition publique après l’attaque au couteau qui avait failli lui coûter la vie le 12 août 2022… Et comme pour exorciser ce traumatisme, l’écrivain publie, le 16 avril 2024, Le couteau (éditions Gallimard), dans lequel il revient sur l’effroyable événement qui a changé sa vie.
Agressé par un américain d’origine libanaise et sympathisant de la république islamique d’Iran, l’écrivain américano-britannique avait alors perdu l’usage d’un œil et des blessures au cou, à la main et à l’abdomen, rappelle Libération.
Une condamnation vieille de 35 ans
« Ça a été un rappel assez dur et brutal de la fatwa émise par l’Iran » confiait d’ailleurs le romancier lors de la dernière la foire internationale du livre de Francfort, en Allemagne.
Rushdie avait également évoqué l’incident à l’émission américaine 60 Minutes (diffusée par CBS). Il racontait par exemple que l’un des chirurgiens l’ayant opéré lui avait déclaré : « Vous avez eu beaucoup de chance ». À quoi l’auteur aurait demandé des explications. « Votre chance, ça a été que votre agresseur ne savait pas comment on tue avec un couteau », s’était-il entendu répondre.
« Répondre à la violence par l’Art »
Nul doute que l’on trouve cette anecdote, et probablement un tas d’autres, dans Le couteau, dont son auteur affirme qu’il aura été « un livre nécessaire, une manière d’assumer ce qui s’est passé et de répondre à la violence par l’Art », souligne Libération.
L’écrivain de 76 ans avait ainsi déclaré, à Francfort, qu’il lui aurait semblé « absurde d’écrire sur autre chose » tant qu’il n’aurait pas traité ce sujet.
Notre dossier « Salman Rushdie »Depuis la fatwa iranienne faisant suite à la publication de ses Versets sataniques, Salman Rushdie symbolise la liberté d’expression (alors que lui se veut avant tout un « simple » écrivain). Mais trente-cinq ans plus tard, il est toujours haï par de nombreux extrémistes du monde musulman.
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