« La fille à la robe rayée » : Comment l’héroïne d’Ellie Midwood est tombée amoureuse de son bourreau à Auschwitz
RENTREE LITTERAIRE•« La fille à la robe rayée » d’Ellie Midwood est paru en septembre 2023 chez Faubourg-MarignySeriaLectrice membre de la communauté 20 Minutes Books.
L'essentiel
- Les lectures coups de cœur, ça se partage.
- Notre communauté vous recommande chaque jour un nouveau livre.
- Aujourd’hui, « La fille à la robe rayée » d’Ellie Midwood paru le 19 septembre 2023 aux Éditions Faubourg-Marigny.
Cécile « SeriaLectrice », bookstagrameuse et contributrice du groupe de lecture 20 Minutes Books, vous recommande « La fille à la robe rayée » d’Ellie Midwood, paru le 19 septembre 2023 aux Éditions Faubourg-Marigny.
Sa citation préférée :
« Si je suis tout à fait honnête avec toi, j’ai le sentiment qu’après avoir acquitté ou amnistié tellement de criminels, jeter en prison le seul qui a exprimé des remords serait le comble de l’hypocrisie. Il reste coupable à mes yeux. N’importe qui ayant porté cet uniforme ou mis un pied dans les camps l’est, qu’importe qu’ils aient tué ou non. Mais je suis convaincu qu’il passera sa vie à tenter de racheter ses pêchés, ne serait-ce qu’en restant auprès de sa femme jusqu’à la fin. »
Pourquoi ce livre ?
- Parce que l’autrice plonge ses lecteurs au cœur du processus de dénazification en Allemagne après la guerre. Les séquences au tribunal, présentées avec le regard d’un psychiatre, apportent une dimension rationnelle à une histoire chargée d’émotions. Elles ancrent le récit dans une réalité psychologique fascinante. Le roman offre donc une perspective unique et captivante sur cette période sombre.
- Parce que l’autrice a minutieusement étudié les faits historiques et son récit, bien que romancé, s’ancre solidement dans la réalité. L’exemple d’une victime épousant un SS employé à Auschwitz après la libération est bien réel et soulève des questions troublantes sur la psychologie humaine. Le lien complexe entre les victimes et leurs bourreaux est exploré avec audace. Que ce soit à travers le syndrome de Stockholm ou un amour ambigu, le récit gagne en profondeur émotionnelle et intrigue le lecteur.
- Parce que malgré la pléthore de livres sur le sujet, ce roman révèle des aspects peu connus comme la vie dans le Kanada, où les prisonniers triaient les effets personnels des victimes partant au gazage. Côtoyant les SS au quotidien, ces derniers ne voulaient pas subir les mauvaises odeurs. Les prisonniers avaient alors droit à quelques avantages : douche quotidienne, repas un peu plus fournis, et parfois même un matelas.
- Parce que la fluidité de l’écriture et le rythme entraînant permettent une lecture immersive, le lecteur est rapidement captivé. Les éléments intrigants de l’intrigue maintiennent un suspense irrésistible tout au long du roman.
- Parce que le roman adopte principalement le point de vue d’Helena, la victime, tout en incorporant des passages du point de vue de Franz, le SS. Même si les passages concernant Franz sont peu nombreux en comparaison à ceux d’Helena, cela permet au lecteur de décider s’il comprend ou non le choix d’Helena. Mais le plus important, l’autrice n’essaie pas d’influencer le lecteur. A aucun moment elle ne minimise les actes que Franz a pu commettre lors de son passage à Auschwitz-Birkenau.
L’essentiel en 2 minutes
L’intrigue. Lors d’un procès de dénazification, un psychiatre essaie de comprendre comment Helena, prisonnière a Auschwitz a pu accepter d’épouser son bourreau, Franz. Nous plongeons alors dans le quotidien de cette femme lorsqu’elle était emprisonnée.
Les personnages. Helena, juive, a échappé de justesse à la chambre à gaz. Elle travaille au Kanada, où elle trie les affaires personnelles des malheureux qui n’ont pu y échapper. C’est Franz qui l’a sauvée. Il se serait épris d’elle lorsqu’il l’a rencontrée. Dans cet enfer, Helena et Franz se côtoient au quotidien.
Les lieux. L’histoire commence au tribunal, lors d’un procès de dénazification. Helena vient raconter son histoire pour prouver que son mari n’est pas l’homme que l’on croit malgré les actes qu’il a commis. On se plonge alors dans la réalité qu’était Auschwitz pour les prisonniers.
L’époque. Lors du procès, nous sommes en 1947. Mais la grande majorité de l’histoire se déroule pendant la Seconde Guerre mondiale.
L’auteur. Ellie Midwood écrit une vingtaine de romans dont La fille à la robe rayée est le troisième traduit en français.
Ce livre a été lu avec fascination. Chercher à comprendre comment on peut aimer un homme qui a fait autant de mal n’est pas chose aisée, mais c’est une expérience très intéressante.
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