Ju lit les Mots, blogueuse et contributrice du groupe de lecture 20 Minutes Books, vous recommande « La propagandiste » de Cécile Desprairies, paru le 18 août 2023 aux Éditions du Seuil.

Sa citation préférée :

« À toi de combler les blancs, donner du sens, lier les événements, au-delà de ce qui a été. C’est ton héritage, la part qui t’échoit, tu n’en auras pas d’autre. »

Pourquoi ce livre ?

• Parce que Cécile Desprairies, historienne, a écrit plusieurs ouvrages sur l’Occupation allemande en France et sur la Collaboration. Fort de cette vision globale, « La propagandiste » s’inscrit dans une suite du cheminement de l’auteure vers l’acceptation du rôle que sa famille a eu pendant la Seconde Guerre mondiale.
• Parce qu’il n’est pas simple de porter les fardeaux que la famille laisse en héritage et à travers ce livre dans lequel l’autrice décompose, analyse toutes les bribes, les miettes récoltées au gré des discussions, pour reconstituer l’histoire de cette mère propagandiste pendant l’occupation. Les petits arrangements que sa famille a acceptés, provoqués pour vivre, s’enrichir parfois.
• Parce qu’il faut reconnaître un certain courage à cette historienne pour briser la parole, les non-dits sur sa famille. Peu de personnes osent le faire, de nombreux témoignages existent sur les victimes, en tant que victime, mais trop peu ou pas du tout, sur ceux qui ont profité du système durant cette période.

L’essentiel en 2 minutes

L’intrigue. Le livre évoque la vie de la mère de l’autrice, Lucie, qui fut une nazie convaincue et s’occupa entre autres de la propagande allemande en France pendant l’Occupation.

Les personnages. Plusieurs personnages secondaires, aux côtés de Lucie. Cécile, la narratrice qui raconte. Friedrich, premier mari de Lucie, son grand amour, mort mais dont la mémoire sera entretenue pendant plus de soixante ans.

Les lieux. L’appartement familial du 17e arrondissement. La maison de campagne.

L’époque. Après guerre jusqu’aux années 1990

L’auteur. Cécile Desprairies, née en 1957, est historienne, auteure de plusieurs ouvrages sur l’Occupation allemande en France et sur la Collaboration durant la Seconde Guerre mondiale.

Ce livre a été lu avec avidité, ponctuée de tristesse et d’horreur face à la douleur de la petite fille qu’on décèle. Il n’est pas simple de briser les tabous. C’est une mise à nu, comme un devoir de mémoire que Cécile Desprairies, offre à tous ceux qui ont souffert, sont mort à cause des collaborateurs sans scrupule.

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