LITTERATURELe prix Femina attribué au romancier Sylvain Prudhomme

Le prix Femina attribué au romancier Sylvain Prudhomme pour « Par les routes »

LITTERATURE« Par les routes » est un roman aux accents mélancoliques sur l’art de l’abandon
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Le romancier Sylvain Prudhomme a reçu ce mardi le prix Femina pour Par les routes (Ed. Gallimard), un roman aux accents mélancoliques sur l’art de l’abandon. Le Femina étranger a été décerné à l’Espagnol Manuel Vilas pour Ordesa (Editions du Sous-Sol) et le Femina de l’essai à Emmanuelle Lambert pour Giono furioso (Stock).

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Par les routes avait déjà reçu cette année le prix Landerneau, et Sylvain Prudhomme s’était classé parmi les finalistes du Grand Prix de l’Académie française, en 2016, pour son roman Légende.

Un besoin paradoxal de bouger

Par les routes met en scène un homme d’une quarantaine d’années jamais autrement nommé que l’auto-stoppeur. En couple avec une traductrice nommée Marie, père d’un petit garçon, il ne peut s’empêcher de partir régulièrement, pouce levé, au hasard sur les routes de France. L’histoire est racontée par Sacha, un ancien ami.

Ecrivain, Sacha est venu s’installer dans une petite ville du sud-est sans savoir qu’il y retrouverait son compagnon de jeunesse avec qui, vingt ans auparavant, il avait sillonné la France en auto-stop. L’un s’est assagi, l’autre, doux et aimant, a pourtant toujours ce besoin paradoxal de bouger, d’aller voir d’autres ailleurs même si, le plus souvent, ce sont des aires d’autoroutes. Au fil des absences de plus en plus longues et fréquentes de l’auto-stoppeur, Sacha se rapproche de Marie et de leur fils Agustin.

« Il existe une multitude d’existences possibles »

Mais le livre du romancier n’est pas un vaudeville. Ce qu’offre Sylvain Prudhomme, qui a figuré dans les sélections du Renaudot, de l’Interallié et du Grand prix du roman de l’Académie française, est une splendide ode à la liberté. « Il existe une multitude d’existences possibles », rappelle l’écrivain.

Le livre est délicat, sans emphase. La tonalité du roman oscille entre Lodoli (l’écrivain italien que traduit Marie et dont elle dit : « Toujours la même chose. La vie qui passe. Le temps qui s’en va. C’est tout simple, il n’y a jamais rien de spectaculaire ») et Leonard Cohen qu’on entend fredonner Famous Blue Raincoat, une chanson où il est question d’une fille que l’on est deux à aimer et où l’un des garçons dit à l’autre : « Je suis heureux que tu te sois trouvé sur ma route ».