INTERVIEWUn disque de diamant en France, « une vraie surprise » pour Rocco Hunt

« Etre disque de diamant en France, ça a été une vraie surprise », confie le rappeur italien Rocco Hunt

INTERVIEWLe rappeur star en Italien sera en concert à La Cigale à Paris, ce dimanche. Entretien avec un artiste qui fait briller la langue napolitaine
Fabien Randanne

Propos recueillis par Fabien Randanne

L'essentiel

  • Le rappeur italien est en concert le 19 mai à La Cigale, à Paris.
  • Star en Italie, il a obtenu un succès en France il y a trois ans avec A un paso de la luna, auréolé d’un disque de diamant.
  • « J’aimerais beaucoup collaborer avec Gims qui, comme moi, a réussi à aborder des genres variés, à faire des ponts entre l’urbain, le hip-hop, le lyrique, la variété… », confie-t-il à 20 Minutes.

Il y a trois, ans, en duo avec Ana Mena, Rocco Hunt a signé un tube de l’été : A un paso de la luna. Un titre couronné d’un disque de diamant en France… Un quasi-exploit pour un artiste italien sur le marché hexagonal aujourd’hui. Ce dimanche, le rappeur donnera son tout premier concert à Paris, à La Cigale. « Je serai dans un lieu plein d’histoire et je suis heureux de représenter mon pays dans la capitale française. J’aimerais faire se sentir à la maison toutes les personnes italiennes qui vivent en ici », a confié l’artiste à 20 Minutes.

Votre disque de diamant en France, c’était inattendu ?

En effet. Je n’aurais jamais imaginé pouvoir obtenir un disque de diamant en France avec un morceau en espagnol, parce que votre marché est très accroché à la francophonie. Vous avez un rapport de fierté envers votre langue et vous n’écoutez quasiment que des chansons en français. Donc oui, intégrer le top des meilleures ventes et être un des morceaux les plus diffusés à la radio chez vous, ça a été une vraie surprise.

Il y a encore une trentaine d’années, des artistes italiens arrivaient à percer sur le marché français. Ce n’est plus vraiment le cas aujourd’hui. Comment expliquez-vous ça ?

Je pense que le monde de la musique a changé. La France est un pays de grande culture rap et hip-hop. Elle n’a pas besoin de rap américain ou italien parce que les rappeurs français sont très grands. Les influences des musiques, marocaine, algérienne, nord-africaine, ont contribué à créer un nouveau genre. La France écoute de la musique française et j’ai du respect pour cela. Le marché s’est aussi libéralisé à travers le streaming, YouTube, etc... Cela a fait croître le nombre de genres musicaux et d’artistes en activité, et donc, clairement, il est devenu de plus en plus difficile pour un artiste international de trouver du succès en dehors de son pays.

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Des artistes italiens ont collaboré récemment avec des artistes francophones. On a vu Mahmood avec Angèle, Madame avec Hatik… Avec qui aimeriez-vous travailler ?

J’aimerais beaucoup collaborer avec Gims qui, comme moi, a réussi à aborder des genres variés, à faire des ponts entre l’urbain, le hip-hop, le lyrique, la variété… Ce qu’il fait est proche de ce que je fais avec le rap, le reggaeton…

Quand avez-vous commencé à faire de la musique ?

J’ai commencé tout jeune. Mon père était animateur dans une radio de chansons napolitaines à Salerne. J’en ai donc entendu beaucoup quand j’étais enfant. Puis, j’ai commencé à écouter du rap et à en faire à l’âge de 14 ans. Je participais à pas mal de battles freestyle, des jam-sessions. Je m’enfermais dans ma chambre pour écrire de la musique. C’est là qu’est né le mélange qui la constitue : allier des mélodies napolitaines au rap. A 18 ans, j’ai signé avec Sony Music Italie, c’est là que c’est devenu un vrai travail. L’année d’après, j’ai remporté le Festival de Sanremo en catégorie « jeunes talents ». Le succès qui est venu après a changé ma vie.

Chanter en napolitain, comme vous le faites, cela ne complique pas les choses pour marcher en Italie ?

J’ai été l’un des premiers à chanter à Sanremo un morceau dans cette langue. Ces dernières années, c’est devenu plus fréquent parce que la musique napolitaine a gagné en popularité. Elle est aujourd’hui cool, tendance, parce que de nombreux artistes s’y mettent. Il y a aussi eu des séries télé comme Gomorra qui ont permis de la faire connaître.

Vous avez glané plus de 40 disques de platines, vous enregistrez quelque 4 millions de streams par mois rien que sur Spotify. Ce succès ne fait pas peur ?

Non, je garde les pieds sur terre, je reste un garçon simple et humble parce que ma famille m’a appris à l’être. Je cherche à rester humble en pensant que le meilleur est à venir, qu’il y a encore beaucoup de boulot à faire, et que j’apprends toujours.