VIDEO. Adam Naas, forte voix à demi-mot
MUSIQUE•Le jeune auteur compositeur interprète a sorti son premier EP le 30 septembre…Constance Daulon
Si le mot humilité devait être dédié à un artiste des temps modernes, serait idéal. A 24 ans, ce Parisien a dévoilé Fading Away, un premier titre soul en juin dernier. Déjà repéré par les Inrocks Lab il y a deux ans, l’ancien étudiant en marketing a depuis signé chez Virgin/Mercury pour son premier EP. « Si ça marche, c’est cool », commente-t-il presque en murmurant.
Ce n’est pas son ambition qui le dévore, plutôt sa timidité. Mais pas au point d’avoir peur de la scène, bien au contraire. A propos de ses futures dates : « Je n’attends que ça, s’enthousiasme-t-il. Un concert, ce n’est pas que chanter. C’est aussi être sur scène avec mes deux meilleurs potes et donc, passer du temps ensemble. » Et d’écouter de la musique. Beaucoup de musique dans laquelle Adam trouve un certain exutoire qui lui permet de se calmer et de passer d’un état à un autre. « Quand je suis triste, ça va me rendre encore plus triste puis ça va me faire rebondir. »
« Des milliards de mélodies dans ma tête »
Ce côté salvateur et exutoire que la musique lui procure, on le retrouve dans ses propres créations. Comme si chanter lui permettait de sortir de mieux se comprend. Dans ces titres, ce chanteur dévoile une certaine mélancolie liée à des questions universelles telles que l’amour, toujours avec pudeur. Au chapitre des influences, on retrouve Lauryn Hill, Fat White Family, Marylin Manson, Cat Stevens, Nina Simone… S’il y avait branché chez Adam Naas, le jeune homme n’a pas fait de passage au Conservatoire ou pris de cours de solfège.
Adam Naas apprend les claviers grâce à Internet et « chante beaucoup tout le temps ». Cette voix si particulière, à la fois sensuelle et puissante, il l’a beaucoup travaillée : « J’ai compris comment elle fonctionnait car j’ai toujours des milliards de mélodies dans ma tête. »
Le Parisien adore improviser, notamment avec un piano. C’est à force de chanter partout qu’il se fait repérer, grâce à « la chance ». Non pas par un producteur ou un label, mais par une de ses meilleures amies dont le père est manager d’artistes.
Les autres comme moteur
« Ils m’ont beaucoup poussé, je n’en serais pas là si je ne les avais pas rencontrés », déclare-t-il sans détour. « C’est important que quelqu’un y croie plus que soi-même. » Et sache attendre. Quand les Inrocks Lab le contactent, Adam n’est pas prêt. « Je voulais prendre mon temps, se souvient-il. L’important dans la musique, c’est la façon de la faire. » Son instinct et sa prudence le poussent à tout caler avant de faire le grand saut. « J’avais déjà écrit des chansons à 17 ans, mais chacun a sa propre évolution et je ne voulais pas tout cramer. »
Suite à une chanson réalisée avec un ami, le manager revient le chercher. « Il était temps. » Il signe alors chez la grande maison de disque qu’est Virgin. « J’ai discuté avec d’autres labels, notamment des indépendants, mais ce sont eux qui sont venus et j’ai eu un bon feeling, insiste-t-il. Etre entouré des bonnes personnes est une grande chance. » La chance justement. Ce mot revient régulièrement dans la bouche d’Adam Naas. « Il y a beaucoup de gens qui chantent bien, je suis par exemple le moins talentueux dans ma bande de potes. » S’il est le seul à avoir cette voix-là, il reste encore le seul à ne pas croire en lui. Mais ce n’est pas grave. Nous, on y croit pour lui.