BD : Le scénariste Pierre Christin, co-créateur de « Valérian et Laureline », est mort à 86 ans
DISPARITION•Il fut, avec Goscinny, l’un des auteurs qui ont donné ses titres de noblesse au métier de scénariste de BDO.M. avec AFP
Ses « petits Mickeys » n’ont pas fini de verser des larmes : le scénariste de bande dessinée Pierre Christin, qui avait travaillé avec de nombreux grands noms du 9e Art, est mort jeudi 3 octobre 2024 à l’âge de 86 ans, ont annoncé les éditions Dargaud.
« Il a été scénariste de BD – sans conteste, l’un des plus grands –, écrivain, universitaire et professeur », a rappelé la maison d’édition dans un communiqué. Mais malgré ses près de 100 titres publiés entre les années 1960 et 2020, son nom reste principalement attaché au personnage de Valérian.
Indissociable de Valérian
Docteur en lettres, le natif de Saint-Mandé, à côté de Paris, a été, avec René Goscinny, l’un de ceux qui ont véritablement « créé » le métier de scénariste de bande dessinée. Le prix Goscinny lui avait d’ailleurs été remis au Festival international de la BD d’Angoulême 2019 pour l’ensemble de son œuvre.
Valérian, iconique héros de SF, était né de sa collaboration avec son ami d’enfance, le dessinateur Jean-Claude Mézières (lui-même disparu le 23 janvier 2022). La saga consacrée à ce personnage et à sa compagne d’aventure, Laureline, avait fait de Pierre Christin « un pilier » du magazine Pilote, rappelle Dargaud.
Un artiste pluridisciplinaire… et progressiste
Mais le scénariste a également écrit pour des légendes de la BD comme Jacques Tardi, François Boucq ou Enki Bilal… Il a, par ailleurs, fondé l’école de journalisme de Bordeaux (IJBA), écrit des romans et monté des pièces de théâtre.
« Pierre Christin est non seulement considéré comme un scénariste majeur de l’histoire de la BD, à la fois par la richesse de son œuvre qui ne s’est pas limitée à la série Valérian, mais aussi par sa volonté d’aborder des sujets de société, a souligné Dargaud. Progressiste, il est l’un des premiers à oser mettre en avant un personnage féminin (Laureline) comme une héroïne forte ».
Notre dossier « Bande dessinée »La maison d’édition a salué « un grand voyageur, observateur assidu de notre monde, un homme cultivé, curieux, aimant débattre ».