Blandine Lehout, une maman comme les autres et une humoriste hors normes
humour•Très populaire sur Instagram, l’humoriste Blandine Lehout est actuellement sur scène avec son spectacle « La vie de ta mère »Benjamin Chapon
L'essentiel
- Humoriste et maman de deux enfants, populaire sur Instagram, Blandine Lehout interprète une « mère ordinaire » dans son spectacle et se raconte avec humour et authenticité.
- La spontanéité et l’échange avec le public sont très importants pour elle afin de garder ce ton naturel.
- Bien que centré autour de la maternité, son spectacle s’ouvre à de nombreux thèmes universels pour éviter d’être une « niche ».
«Je ne suis pas seulement une mère, hein ? » Blandine Lehout présente actuellement, son premier one woman show, La vie de ta mère, un « bébé » née d’une longue gestation. Ecrit et pensé avant et pendant le confinement, mais aussi pendant une « vraie » grossesse, celle de son second enfant, le spectacle remplit le théâtre du Gymnase, à Paris, notamment grâce à la forte popularité de Blandine Lehout auprès de sa « clique », la foule de personnes qui la suivent quotidiennement sur Instagram.
Pourtant, la Blandine de la scène, n’est pas exactement celle d’Insta. Dans La vie de ta mère, même si elle sort parfois de son personnage, elle interprète une « mère ordinaire », évidemment dépassée, qui « vanne » tout ce qui bouge, à commencer par elle… « Je veux vraiment décompléxer les femmes sur tout un tas de choses, confie Blandine Lehout. Alors racontez tout ce par quoi on est passé en tant que maman, avec humour, je pense que ça fait du bien aux autres femmes. »
Pas réductible à la mère ou la meuf de
Et justement, pour décomplexer les mamans, Blandine Lehout clame haut et fort qu’aucune femme n’est réductible à sa maternité. « Alors bien sûr, dans mon spectacle et dans ma vie, je parle beaucoup de ça parce que ça prend beaucoup de place. Mais je parle aussi beaucoup de mon mec sans vouloir être réduite à "la meuf de". Ce qui créé de l’humour c’est le décalage d’être une femme qui se rend compte qu’elle est devenue mère. »
Le spectacle de Blandine Lehout, même si on y retrouve le ton léger et vif de ses publications Instagram, surprendra peut-être ses followers. « J’ai deux façons de faire de l’humour, explique-t-elle. Sur les réseaux, avec mes stories, je raconte ce qui m’arrive au quotidien : la galère du ménage de printemps, le bazar dans la chambre que je n’ai pas envie de ranger, un journaliste de 20 Minutes qui m’interviewe sur "Mariés au premier regard"… Ce sont des anecdotes, certaines ne sont pas ouf, mais ça raconte ma vie, mes déboires. Pour passer à la scène, il y a un travail d’écriture, le filtre de l’humoriste. Je dois écrémer pour choisir quelle anecdote est assez intéressante pour capter le public. Il faut faire des essais. Il y a plein de choses que j’ai crues marrantes et utiles mais qui n’ont pas passé le test des comedy clubs. Alors j’écrème. »
« La télé, ça parle des relations humaines »
Passer cet « écrémage », restent des sujets variés propices à des saillies en tout genre. Blandine Lehout ne semble s’interdire aucun genre. « Je me sens vraiment libre sur scène parce que je suis la Française lambda, ancrée dans sa génération. Je regarde la télé, je fais mes courses, je râle sur mon mec… Par exemple, je parle beaucoup d’émissions de télé d’aventure comme "Pékin Express" ou "Koh Lanta" parce que ça dépasse la télé en fait. Je ne regarde pas "Secret Story" mais je sais de quoi ça parle, comme tout le monde. Ce sont des sujets universels, ça parle d’humain, de relations humaines. On n’a pas besoin d’avoir fait "Koh Lanta" pour comprendre la question de l’exclusion d’un groupe par exemple… »
Pour garder une spontanéité à laquelle elle est très attachée depuis ses débuts sur scène dans un Club Med de Guadeloupe, Blandine Lehout discute souvent avec son public : « C’est naturel chez moi, j’aime parler aux gens. Je suis comme ça dans la vie ; je passe pour une folle dans la queue à la Poste, je parle aux gens à côté de moi parce que je m’ennuie… » Cette habitude lui vient aussi de son rapport aux réseaux sociaux où il discute et répond à ses abonnés. « J’ai l’impression de pas mal les connaître… Le lien que j’ai avec mon public vient du fait que je discute avec eux. »
« Sur scène j’ai l’impression d’être en soirée avec des potes »
Pour autant, l’humoriste sait qu’un spectacle se joue aussi sur le rythme qu’on y insuffle. « Sur scène j’ai parfois l’impression d’être en soirée avec des potes, donc je prends du temps avec mon public si ça me vient. Des fois ça se passe bien, des fois ça tombe à plat, et je retourne à mon spectacle pour ne pas perdre le fil. »
Ces discussions lui ouvrent aussi des perspectives. « Je sais qu’il ne faut pas faire des spectacles de niche sur un même thème, parce que ce n’est pas un pari gagnant. Là je parle beaucoup de l’impact de la maternité dans une vie, mais je m’ouvre aussi à tous les comportements humains. C’est de l’anthropologie, un spectacle. »
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