Hook, Sister Act puis la saga Harry Potter des années plus tard… Maggie Smith était un visage familier des jeunes spectateurs des années 1990 à aujourd’hui. Et avec elle, c’est un peu de notre enfance à tous qui disparaît. La comédienne britannique est décédée à l’âge de 89 ans, a annoncé sa famille.

Grâce à son talent mais aussi à la longévité de sa carrière et à la variété des rôles qu’elle a endossée, elle est l’une des comédiennes les plus récompensées du XXe siècle avec deux Oscars, trois Golden Globes, six BAFTA, trois Emmy Awards et un Tony Award. Considérée comme l’une des plus grandes actrices britanniques de tous les temps, elle avait été anoblie en 1990 puis 2014 : dame commandeur de l'ordre de l'Empire britannique puis compagnon d'honneur. Dame Maggie Smith avait diagnostiquée d’un cancer du sein en 2007, ce qui ne l’avait pas empêchée de tourner dans les trois derniers opus d’Harry Potter.

Minerva forever

Malgré son immense et pléthorique carrière au cinéma et au théâtre, pour des centaines de millions de fans à travers le monde, Maggie Smith restera comme le visage et la voix du personnage de la sage Harry Potter : Minerva McGonagall. Dans les huit films, elle sut donner corps à la professeure de la maison Gryffondor. Sorcière très puissante, membre de l’Ordre du Phénix, stricte mais juste, crainte et respectée mais aussi aimante et compatissante avec les élèves, le personnage de Minerva McGonagall semblait aller comme un gant à Maggie Smith. La professeure de métamorphose avait trouvée son interprète idéale.

Un autre rôle de la fin de sa carrière aura marqué les spectatrices spectateurs : Lady Violet Crawley, matriarche sévère et pourtant hilarante de la série Downton Abbey. Le personnage de la comtesse de Grantham, aux répliques délicieusement vachardes, a apporté une célébrité internationale à Maggie Smith. L'actrice a interprété l'impitoyable aristocrate pendant six saisons de la série télévisée (2010-2015) créée par Julian Fellowes, décrochant un Golden Globe et trois Emmy Awards.

Auparavant, Maggie Smith s'était illustrée dans de nombreux succès populaires comme Mort sur le Nil (1978), Le Choc des Titans (1981), Chambre avec vue (1986), Hook ou la Revanche du capitaine Crochet (1991), Sister Act (1992) ou encore Gosford Park (2001).

« Je ne tolère pas les imbéciles »

Artiste complète, elle était connue pour son humour et son souci de la perfection, virant vers la férocité. « C'est vrai que je ne tolère pas les imbéciles, et par conséquent ils ne me tolèrent pas, et donc je me hérisse. C'est peut-être pour cela que je suis assez bonne pour jouer les vieilles dames acariâtres », déclarait-elle au quotidien britannique The Guardian en 2014.

Elle « peut capturer en un instant plus que de nombreux acteurs peuvent transmettre dans tout un film. Elle peut être en même temps vulnérable, féroce, sombre et hilarante et apporte chaque jour au plateau l'énergie et la curiosité d'un jeune acteur qui vient de débuter », a dit d'elle Nicholas Hytner, qui l'a dirigée dans « The Lady in the van » (2015).

Deux Oscars, deux mariages

Née le 28 décembre 1934 à Ilford, dans l'Essex (sud-est de l'Angleterre), Margaret Smith débute sur les planches de l'Oxford Playhouse au début des années 1950. Elle rejoint ensuite la troupe du théâtre londonien de l'Old Vic puis celle du Royal National Theatre où elle enchaîne les succès, aux côtés de son mari, l'acteur Robert Stephens.

Sa carrière au cinéma décolle dans les années 1960 et elle décroche en 1969 l'Oscar de la meilleure actrice pour Les belles années de miss Brodie.

Son mariage avec Robert Stephens, alcoolique, infidèle et dépressif dont elle a deux fils, s'effondre en revanche en 1973. Elle divorce en 1975 et se remarie peu de temps après avec le dramaturge Beverley Cross, avec lequel elle part vivre et travailler au Canada.

« Décédée paisiblement »

Ce sont ses fils Toby Stephens et Chris Larkin qui ont annoncé la nouvelle dans une déclaration commune : « C’est avec une grande tristesse que nous devons annoncer le décès de Lady Maggie Smith.

« Elle est décédée paisiblement à l’hôpital tôt ce matin, vendredi 27 septembre. C’était une personne très réservée, elle était avec ses amis et sa famille à la fin. Elle laisse dans le deuil deux fils et cinq petits-enfants aimants qui sont dévastés par la perte de leur mère et grand-mère extraordinaires. »